Le chef de gouvernement tunisien désigné Elyes Fakhfakh, a mis de côté pour le prochain exécutif, le parti Qalb Tounes, de l'ancien candidat à la présidentielle tunisienne Nabil Karoui. Elyes Fakhfakh a assuré qu'il souhaitait créer une large coalition gouvernementale mais sans Qalb Tounes qui dispose de 38 sièges au Parlement et sans le parti doustourien libre (PDL) avec 17 sièges à l'Assemblée des Représentants du peuple (ARP). L'ancien ministre des Finances et ancien cadre d'une filiale de Total, entend former un gouvernement susceptible de convaincre le Parlement alors que le précédent gouvernement propose par son prédécesseur n'avait pas reçu la confiance de l'ARP. La décision d'écarter le parti Qalb Tounes est pourtant difficile à comprendre étant donné qu'il est la deuxième force parlementaire au sein de l'hémicycle. Mais les poursuites pour corruption visant le président de la formation politique auraient sans doute eu leur effet sur les motivation du nouveau chef de l'exécutif désigné. Dans une publication sur Facebook, le dirigeant au sein du parti Qalb Tounes, Oussama Khelifi a déclaré que la formation est prête à s'opposer au prochain gouvernement qu'il a qualifié de « gouvernement d'exclusion ». L'autre parti écarté, Parti destourien libre de la député anti-islamiste Abir Moussi, connu pour ses positions critiques vis à vis de la révolution de 2011, a annoncé de son côté son intention de porter plainte contre le président du Parlement et dirigeant au sein du parti Ennahda (le vrai parti dirigeant en Tunisie, ndlr) ainsi que son directeur de cabinet mais également le chef du bloc parlementaire de la coalition Al Karama Seifeddine Makhlouf, soupçonnés d'avoir fomenté une agression contre Abir Moussi et les membres de son groupe parlementaire. Les deux partis mis sur le banc de touche, « ne sont pas dans le processus réclamé pour le moment par le peuple », a estimé le chef du gouvernement désigné affirmant qu' »il faut créer une stabilité politique pour se consacrer à la transition sociale longuement attendue par le peuple ». Elyes Fakhfakh a par ailleurs affirmé que sa prochaine équipe gouvernementale sera réduite à seulement 25 membres, et cela, afin de ne pas soulever des critiques sur la mauvaise gestion des fonds publics.