L'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP/parlement tunisien) a rejeté, jeudi, une motion de retrait de confiance à son président Rached Ghannouchi. Le décompte des 197 voix déclarées a fait ressortir 97 voix pour, 16 contre, 18 bulletins nuls et 2 bulletins blanc, alors que la motion de censure, présentée par 73 députées, doit réunir une majorité absolue de 109 voix sur un total de 217 conformément aux dispositions du règlement intérieur de cette instance. A l'origine de la motion, le Parti Destourien Libre (PDL) et sa présidente Abir Moussi. Le groupe parlementaire du PDL avait observé en mai dernier un sit-in au siège de l'ARP pour faire "pression" sur le bureau du Parlement afin de soumettre en plénière, la motion qui appelle à retirer la confiance au président de l'Assemblée en raison de "violations qu'il a commises envers la politique extérieure de la Tunisie et la diplomatie parlementaire". Abir Moussi va jusqu'à faire du retrait de confiance au président de l'ARP, "une question de sécurité nationale". Quatre groupes parlementaires ont également emboité le pas au PDL et ont entamé les procédures de retrait de confiance au président de l'ARP et du mouvement Ennahdha pour un autre motif. Le groupe démocratique (Courant démocrate et Mouvement Echaab), les blocs de la réforme nationale, "Tahya Tounes" et "Al-Watania" reprochent à Ghannouchi des "dépassements" dans la gestion de l'hémicycle. Ces blocs ont réussi à recueillir "plus de 73 signatures", tout en s'assurant du soutien d'un allié de circonstance, le PDL. Dans la foulée de l'affaire de conflit d'intérêt qui a touché le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, les groupes parlementaires d'Ennahdha, Coalition Al Karama et Qalb Tounes ont tout fait pour recueillir les signatures dans la perspective de voter la défiance au chef du gouvernement.