Le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi a été élu, mercredi soir, président de l'Assemblée des représentants du peuple (parlement tunisien) par 123 voix. Ghannouchi, qui succède à Mohamed Ennaceur, a récolté 123 voix, suivi du dirigeant au sein du Courant Démocratique Ghazi Chaouachi avec 45 voix. La présidente du Parti Destourien Libre Abir Moussi n'a quant à elle remporté que 21 voix, suivie de Marouene Falfel arrivé en dernière place avec 18 voix. Le nouveau Parlement tunisien, dont les membres ont prêté serment ce mercredi lors d'une séance d'ouverture de la deuxième législature, est composé d'Ennahdha ( 52 sièges), suivi de "Qalb Tounès" (38 sièges), du Courant démocratique (22), la coalition "Al Karama" (21), du Parti destourien libre (17), du mouvement "Echaab" (15), "Tahya Tounès" (14), "Machroue Tounès" (4), du parti "Al Rahma" (4), "Nidaa Tounès" (3), l'Union démocratique républicaine (3), Al Badil (3), "Afek Tounès" (2), l'Union démocratique sociale (1) et du Front populaire (1). Le reste des voix au nombre de 17 sont allées aux listes indépendantes. La 33ème session du conseil de la Choura d'Ennahdha, réuni ce week-end, avait annoncé la candidature du président du mouvement, Rached Ghannouchi, à la présidence du parlement. En même temps, le conseil a réaffirmé l'attachement d'Ennahdha à son droit à la formation et à la présidence du gouvernement, conformé ment aux dispositions de la Constitution et compte-tenu des résultats des élections, selon le président du conseil de la choura, Abdelkrim Harouni qui a expliqué que la candidature de Ghannouchi à la présidence du parlement intervient dans le cadre du choix d'Ennahdha d'endosser la responsabilité du pouvoir au sein des institutions de l'Etat. "Cela témoigne également de l'intérêt que porte le mouvement au parlement, berceau des législations, des réformes et des décisions relatives à la gestion du gouvernement et des différents dispositifs de l'Etat", a-t-il fait remarquer. Le vote pour élire le président du parlement lors de la première séance de l'Assemblée des représentants du peuple est un "indicateur important pour connaître ceux qui sont disposés, ou pas, à travailler avec le mouvement Ennahdha au parlement et au gouvernement", a-t-il affirmé. "Ennahdha n'abandonnera pas son droit à la formation et à la présidence du gouvernement", a souligné Harouni, regrettant la position de "certains partis qui veulent priver le vainqueur des législatives" de ce droit. Sur la proposition du mouvement Echaâb concernant le "gouvernement du président", Harouni a déclaré que cette dernière est contraire à la Constitution. Dans ce sens, il a ajouté toutefois que le parti reste ouvert à l'alliance avec toutes les familles politiques à l'exception des personnes soupçonnées de corruption ou celles qui sont dans le déni de la révolution, en allusion à Nabil Karoui, président du parti "Qalb Tounès" et Abir Moussi, Présidente du Parti Libéral Destourien. Début novembre, Ennahdha a dévoilé un programme qu'il souhaite faire signer, après concertations, par toutes les composantes du futur gouvernement. Ce programme se concentre sur la lutte contre la corruption et la pauvreté, le renforcement de la sécurité, le développement de l'éducation et des services publics ou encore l'augmentation des investissements. Ennahdha devra composer avec cinq ou six formations pour obtenir une majorité soutenant tout nouveau gouvernement.