Le président algérien, au nom imprononçable, a convoqué hier mercredi, "une réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité" (HCS), histoire d'évaluer "la situation générale du pays après les événements douloureux" survenus en Kabylie. Dans le communiqué qui s'en est suivi, et dans l'histoire des "clebs accusés de rage", le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie MAK en prend pour son rang. Déjà en mai, au banc des lépreux ou pestiférés, le régime kaki l'accuse de terrorisme tout comme, du reste, le mouvement islamique Rachad qui fait également l'objet de visées répressives de la part des caporaux d'Alger. Ils ont été solennellement déclarés par "Hugh j'ai dit" être derrière les feux de forêt de Kabylie et de l'assassinat du jeune Djamel Bensmail. À l'occasion, le document de la présidence au nom imprononçable en a profité pour nous dire ceci, « En plus de la prise en charge des victimes » dont il n'est rien du tout, « le HCS a décidé que les services de sécurité redoubleront d'efforts pour arrêter les autres personnes dans ces deux crimes, et tous ceux qui appartiennent à ces deux organisations terroristes qui menacent la sécurité publique et l'unité nationale, jusqu'à leur éradication totale, notamment le MAK qui bénéficie du soutien et de l'aide de parties étrangères surtout le Maroc et l'entité sioniste, alors que les actes belliqueux du Maroc à l'endroit de l'Algérie nécessitent la reconsidération des relations entre les deux pays et le renforcement de la surveillance au niveau des frontières Ouest du pays ». On aura compris, tout ce beau monde doit bien se tenir. Mais voilà, pour en revenir aux faits que l'on incrimine à ces mouvements, il y a des réalités à rétablir, des "j'accuse" en quelque sorte. On voit mal, le MAK s'immoler en ses propres terres et encore moins ordonner le lynchage d'un militant du Hirak. Tout le monde sait ce qui s'est passé à Larbaâ Nath Irathen rassurons-nous, l'enquête judiciaire qui s'en est suivie n'a nullement indiqué que Djamel Bensmail, que ce jeune arrêté par la police auparavant et accusé à tort par cette dernière d'être l'instigateur des feux de forêt avait été libéré volontairement du commissariat pour être lynché à l'entrée du commissariat par une foule remontée, sans aucune intervention de la police qui des moyens dont elle dispose aurait pu disperser la foule et lui venir en aide. Pour ce qui est des incendies de tous les pyromanes arrêtés, l'écrasante majorité, des agents des services de sécurité aux bons soins de Changriha ont été libérés dès leur identité déclinée. Sûr que ces incendies ont été provoqués par le régime. D'ailleurs, le politologue Mohamed Tajeddine El Houssaini, professeur des relations internationales à la Faculté de droit d'Agdal à Rabat et fin connaisseur de la question algérienne, sollicité par Hespress FR, n'en démord pas à ce propos, « les feux qui ont été déclenchés en Kabylie ont été provoqués et le régime algérien pour se dédouaner accuse le Maroc d'en être responsable sans évidemment apporter aucune preuve. Vous en conviendrez que c'est grossier. De plus, après la réunion du HCS, on déclare "reconsidérer les relations" on peut interpréter cela comme une déclaration de guerre. En effet, le régime algérien c'est un secret de Polichinelle, cherche la guerre au regard du communiqué hostile que nous a pondu l'Algérie. « Dire, "revoir ses relations" c'est officiellement dire les normaliser or, on voit bien que c'est le contraire », poursuit le politologue. « Malgré la main tendue du roi Mohammed VI à maintes reprises, les frontières sont demeurées closes et dernièrement c'est le rappel de l'ambassadeur algérien, sûr que l'Algérie est en train de préparer quelque chose. Quoi ? on ne sait pas vraiment, mais on sait pertinemment qu'il est une volonté incroyable au regard de cette escalade de la part du régime militaire à chercher la guerre ». Et le politologue d'étayer ces dires : « Changriha a bel et bien dit que le Maroc c'est l'ennemi classique de l'Algérie, on voit bien donc, qui tient les règnes du pays ». Et notre interlocuteur de continuer « si l'Algérie cherche la guerre et que guerre il y a, ce sera non seulement une catastrophe pour l'Algérie et à un degré moindre pour le Royaume, mais également pour toute la région et pour même, la paix et la sécurité mondiale ». Et Mohamed Tajeddine El Houssaini d'ajouter, « Je pense que malheureusement ce genre de communiqué tombe mal et arrive au moment ou le Roi Mohammed VI a tendu une fois de plus une main au régime algérien. Nos deux peuples sont frères et jumeaux. Malheureusement le peuple algérien est muselé par la junte militaire et son futur est hypothéqué. L'avenir de la région et même du continent repose sur la stabilité de ces deux piliers que sont le Maroc et l'Algérie. Or, on le constate, il y a un grain de sable qui enroue la machine, c'est le régime militaire algérien qui tient les rênes, car on sait bien, comment le président actuel au demeurant mal élu, est venu par défaut au pouvoir. C'est l'appareil militaire algérien qui domine et qui dirige le pays les institutions civiles en Algérie n'étant dans l'affaire qu'une simple façade ». Les différents régimes d'Algérie excepté ceux de Chadli et Boudiaf -mort pour la bonne cause des uniformes kakis et dont l'assassinat public n'a toujours pas été éclairci-, c'est un fait, nous ont de tout temps, cherché la petite bête. Inutile donc en ces lignes de rabâcher tous ses faits d'armes depuis le rapt de l'indépendance par quelques voyous au détriment du peuple algérien et qui aujourd'hui séniles règnent en maîtres sur le pays. Ce coup-ci, Changriha, en déployant ses soldats aux frontières, risque bien plus gros à vouloir s'attaquer au Royaume, car de ce côté-ci, c'est l'expression dédiée « même pas peur » qui fait la force du Maroc.