Le Made in Morocco comme moyen de valorisation des atouts du Royaume et de plus grande intégration des chaînes de valeur mondiales. Tel est le leitmotiv scandé dans le rapport de la CSMD. « Les citoyens et les opérateurs souhaitent que le Maroc renforce sa capacité à produire les biens essentiels », c'est un fait indéniable pour la CSMD. En effet, dans le cadre de son investigation, cette commission a constaté que cette tendance émergente s'est accentuée depuis la crise sanitaire de la Covid-19, notant également que les préoccupations de souveraineté visent à se prémunir des perturbations du contexte économique international, mais particulièrement à préserver l'intégrité du marché intérieur face à la dynamique conquérante des importations et à sécuriser, in fine, les emplois domestiques. « Les citoyens considèrent que l'encouragement de la consommation du « Made in Morocco » est tributaire d'un rapport qualité-prix favorable », ont remarqué les auteurs du rapport. Aussi, ils estiment que pour le devenir d'un Maroc Audacieux, leader régional dans des domaines d'avenir ciblés, il faut notamment faire du Made in Maroc un marqueur de qualité, de compétitivité et de durabilité, accélérant l'intégration dans les chaînes de valeur mondiales et régionales. Le pari de faire rayonner le Made in Maroc « Audacieux, transformationnels et construits sur les avantages compétitifs du Royaume et sur son potentiel, ces domaines d'avenir portent en eux une convergence d'intérêts entre le Royaume et ses principaux partenaires extérieurs et peuvent ainsi contribuer à renforcer la coopération et les partenariats, et à appuyer de manière transverse de multiples défis sous-jacents au Nouveau Modèle de Développement », fait-on ressortir du document, avant de préciser que pour atteindre ce nouveau palier de croissance, le Maroc doit amorcer une dynamique de transformation de son tissu productif, dont l'internationalisation pour orienter les entreprises vers l'export. « Cette transformation productive permettra de concrétiser le pari de faire rayonner le Made in Maroc », atteste la Commission, dressant, à cet égard, les paris du NMD. Intitulée « Le Made in Maroc : Diversification et Montée en Gamme », cette partie explique qu'en construisant une base productive diversifiée et sophistiquée, le Maroc fait le pari de devenir le hub multisectoriel le plus attractif de sa région et de tirer avantage de sa position géographique et des investissements importants en infrastructure réalisés ces dernières années pour valoriser l'ensemble de ses potentialités économiques et proposer au monde des produits et services à forte valeur ajoutée, porteurs de savoir-faire et d'innovation, et écoresponsables. Et d'ajouter : « Le Pari made in Maroc identifie un nombre élevé de secteurs et activités à fort potentiel, dans l'industrie, les services et les ressources naturelles ». Accompagnement de l'ensemble des acteurs, aussi bien marocains qu'étrangers L'on évoque de même source aussi que ce pari implique de réaliser un bond significatif en compétitivité qui permettra au pays de se démarquer par sa capacité à s'intégrer dans les chaînes de valeurs régionales et mondiales, par l'accès à une énergie bas carbone compétitive, une logistique à coûts attractifs et aux meilleurs standards internationaux et des infrastructures d'accueil et une connectivité numérique de qualité. « Ce pari appelle également à investir fortement dans les compétences et à accompagner l'ensemble des acteurs, aussi bien marocains qu'étrangers, à contribuer plus intensément à la valorisation des potentialités sectorielles du Maroc et à la montée en gamme de son tissu productif », explique-t-on. En d'autres termes, parmi les paris identifiés dans le cadre du NMD, il est question de faire du Made in Maroc un marqueur de qualité, de compétitivité et de durabilité ce qui constitue un levier substantiel d'approfondissement de nos partenariats internationaux, de positionnement stratégique du Maroc à l'échelle régionale et internationale et de consolidation de la place et du rôle joué par le Maroc à l'échelle internationale. Et parce qu'ils correspondent à des domaines d'intérêt commun et ont le potentiel d'être mutuellement bénéfiques, les paris du NMD peuvent également constituer un levier d'approfondissement et de diversification du partenariat privilégié que le Maroc entretient avec l'Union Européenne, et il s'agit entre autres du pari Made in Morocco, où le royaume pourra constituer une destination attractive aux entreprises européennes en quête de relocalisation de leurs activités à proximité des grands marchés porteurs. Donner la priorité au produit national « Tout ceci est bien beau », dixit Adil Lamnini, Président de l'Association Professionnelle des Marques Marocaines (APMM) qui se réjouit de cette partie intéressante qu'occupe le made in Morocco dans le rapport de la CSMD. Tout en rappelant la participation prépondérante de l'APMM dans le cadre des études réalisées par les Centres Régionaux d'Investissement du royaume et sur lesquelles s'est basée la Commission dans sa note thématique du Made in Maroc, Adil Laminini a confié à Hespress FR qu'effectivement tous ces paris identifiés ne pourront être exécutés qu'avec l'implication impérative du Fonds Mohammed VI dans le financement du Made in Maroc et, qui à terme, pourrait évoluer vers une Banque Publique d'Investissement, regroupant l'ensemble des instruments existants d'appui au développement des entreprises (garanties, financement, investissement, accompagnement, promotion etc.) et opérant selon un schéma institutionnel souple et efficace. Dans ce sillage, le Président de l'APMM est plus loquace en préconisant également d'instaurer des systèmes d'orientation de la production et de la consommation, de contrôle et de régulation de la concurrence, des prix et de la qualité et de protection du consommateur et du produit national, notant la nécessité de la mise en place du Buy Moroccan Act qui a d'ailleurs été mis en avant par la Commission comme une évidence. Et d'expliquer à Hespress FR que donner la priorité au produit national, va au-delà de sa protection, notamment à travers les barrières douanières parce qu'au bout du compte il est aussi question de limiter le transfert des devises à l'étranger, en encourageant justement le « consommer marocain » qui est un devoir national et un acte de patriotisme par excellence.