Pour la première fois en 15 ans, le Québec passe à droite et fait sortir le camp de Justin Trudeau qui essuie une lourde défaite, un imprévu de taille même pour les sondages qui n'ont pas vu venir ce changement. Les électeurs québécois ont voté pour le centre droit opposé à l'immigration. Coalition Avenir Québec (CAQ), le parti dont François Legault, ancien homme d'affaires est le chef de file, a obtenu presque 37,5 % des suffrages contre 24,8 % pour les libéraux donnant une majorité franche de 74 sièges sur les 125 du parlement Québécois. Les libéraux ont quant à eux, obtenu 32 sièges alors qu'ils étaient majoritaires. Le parti de Legault, créé en 2011 met en avant une immigration modérée réduite de 10.000 personnes par an (actuellement à 50.000) et prévoit d'expulser les arrivants n'ayant pas pu apprendre la langue française et s'adapter aux valeurs québécoises après trois ans s'ils ne réussissent pas les tests. « Aujourd'hui, on a marqué l'histoire. Aujourd'hui il y a beaucoup de Québécois qui ont mis de côté un débat qui nous a divisés pendant 50 ans », a déclaré François Legault à l'issue des résultats définitifs, se félicitant d'avoir remporté le suffrage haut la main, contre toute attente. Sur la question de la division, Legault faisait référence à la question de l'indépendance de la région francophone. Le parti des libéraux avec à sa tête le premier ministre sortant Philippe Couillard, n'avait pas prévu une défaite aussi poignante, les sondages préliminaires se sont complètement trompés, une première dans l'histoire des sondages qui, généralement estiment les tendances de façon plus ou moins précise. En effet, il y a eu un réel fossé entre les prédictions et les résultats finaux, que les sondeurs tentent en vain d'expliquer, parlant tantôt des électeurs libéraux qui seraient restés chez eux, tantôt qu'il y a eu un changement « majeur » et inexplicable pour le moment. Cette cuisante défaite vient simultanément avec la signature d'un accord de libre-échange entre le Canada et les Etats-Unis (ainsi que le Mexique), où Justin Trudeau s'est engagé à ouvrir un peu plus son secteur laitier qui faisait l'objet d'un protectionnisme de la part d'Ottawa.