Le nouveau Premier ministre du Québec François Legault a promis jeudi que son gouvernement, dont il a dévoilé la composition, allait « interdire le port de signes religieux pour les employés de l'Etat en position d'autorité ». « On va respecter notre engagement », a déclaré Legault, chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ, centre droit), en annonçant la composition de son gouvernement, 13 hommes et 13 femmes pour la plupart sans expérience ministérielle. Cette promesse de Legault vient relancer un débat qui déchire depuis plus de 10 ans le Québec et que les précédents gouvernements du Parti libéral et du Parti Québécois n'ont jamais tranché. « Notre gouvernement a été aussi élu avec un mandat très clair sur la laïcité », a dit Legault, un ancien indépendantiste converti au fédéralisme canadien, porté au pouvoir avec une majorité de sièges (74 sur 125) aux législatives Québécoises du 1er octobre. Pour parvenir à ses fins, le nouveau gouvernement pourrait invoquer une clause lui permettant de se soustraire à l'application de la Charte canadienne des droits et libertés, document constitutionnel qui garantit « la liberté de religion » et à ce titre le port de signes religieux ostentatoires. Le précédent gouvernement libéral de Philippe Couillard avait plutôt prévu d'inscrire dans la loi le principe de neutralité de l'Etat, de préférence à la laïcité, en cherchant à bannir le voile islamique.