Le Bureau exécutif de l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) a réagi au sujet de la situation des droits de l'homme dans le pays évoluant depuis fin mars sous état d'urgence sanitaire à cause de la propagation « très inquiétante » du Coronavirus. L'ONG a exprimé sa « vive préoccupation » concernant la situation épidémiologique dans certaines prisons marocaines, et particulièrement la prison locale de Ouarzazate. À l'instar de différentes associations de défense des droits de l'Homme, l'OMDH appelle aujourd'hui à la réduction du surpeuplement dans les établissements pénitentiaires, en « libérant les personnes âgées, les malades chroniques et les détenus de courte durée dans le cadre de la détention provisoire ». L'organisation présidée par Boubker Largou a également demandé aux autorités compétentes de réduire le nombre de personnes en garde à vue, qu'elles soient ainsi « libérées temporairement avant la poursuite de leur jugement ». S'agissant de la situation humanitaire des migrants subsahariens au Maroc, l'OMDH a plaidé pour « la suspension de leur rassemblement dans des centres spéciaux, à moins que ce ne soit pour les protéger de l'épidémie, principalement dans la ville de Nador ». Un appel a également été lancé sur la nécessité de soumettre les demandeurs d'asile qui sont déjà entrés, et ceux qui continuent d'affluer sur le territoire national, à un examen médical, pour les protéger, eux-même, ainsi que l'ensemble des citoyens. L'Organisation se déclare par ailleurs contre la procédure d'expulsion des migrants en situation irrégulière, « en particulier dans ces circonstances difficiles, où un certain nombre d'entre eux se retrouvent dans des zones tampons sans abri et sans alimentation ». « Les réfugié(e)s et demandeurs(euses) d'asile doivent jouir de l'aide fournie par les associations de la société civile et par les autorités publiques et des collectivités territoriales », souligne l'OMDH. Malgré la situation exceptionnelle qu'impose la conjoncture pour un deuxième mois consécutif, ajoutée à l'avènement du mois de Ramadan, l'Organisation continue d'insister sur « la nécessité de mettre en œuvre l'approche des droits de l'Homme, et de son respect strict à la lumière des mesures prévues par le prologement de l'état d'urgence sanitaire ».