L'Organe international de contrôle des stupéfiants a rendu public son rapport annuel pour 2019. L'instance continue d'aider les gouvernements à assurer la disponibilité des substances placées sous contrôle qui sont destinées à des fins médicinales et scientifiques tout en en empêchant le détournement vers les circuits illicites. Aujourd'hui, des problèmes inédits se posent en matière de santé publique avec l'apparition de nouvelles substances psychoactives, d'opioïdes synthétiques à usage non médical et de précurseurs non soumis à contrôle. Explications. Le rapport annuel pour 2019 passe en revue la situation en matière de contrôle des drogues dans le monde, en mettant l'accent sur les jeunes. Et il contient des recommandations visant à aider les Etats à prendre des mesures efficaces face aux problèmes liés à la drogue, dans le plein respect des règles et normes internationales relatives aux droits de la personne. Cette année, le vice-président marocain de l'Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS), le Pr. Jalal Toufik, a exposé le chapitre thématique du rapport, consacré aux jeunes et intitulé « Améliorer les services de prévention et de traitement de l'usage de substances destinés aux jeunes ». Le terrain de jeu Afghan Sur le plan juridique, le professeur a rappelé qu'il existe actuellement des interventions propres à prévenir la consommation de drogues chez les jeunes, prévues par l'Article 38 de la Convention unique sur les stupéfiants. Et l'OICS qu'il est venu représenter poursuit à cet effet les consultations tenues au titre de l'Article 14 bis de la Convention de 1961 telle que modifiée pour soutenir l'Afghanistan. « En dépit d'une réduction sensible de la superficie totale des terres consacrées à la culture illicite du pavot à opium et de la quantité estimative d'opium produit en Afghanistan en 2018, du fait d'une grave sécheresse, le poids estimatif de l'économie des opiacés est demeuré conséquent et dépassait celui des exportations licites de biens et de services du pays« , a expliqué Jalal Toufik, relevant par le même occasion que L'OICS « poursuivra ses consultations » avec le Gouvernement local, en vue d'appliquer l'Article 14 bis de la Convention de 1961, telle que modifiée, tout en collaborant avec les institutions spécialisées et organismes compétents de l'ONU. Photos: Mounir Mehimdate Dans son rapport annuel pour 2019, l'OICS a réaffirme « la nécessité de donner la priorité aux mesures de lutte contre l'économie illicite de la drogue en Afghanistan« . Des mesures qui devraient s'inscrire dans l'effort global visant à instaurer la paix et la sécurité et à assurer le développement durable du pays. L'organisation appelle en conséquence la communauté internationale, dans le cadre d'un partage équitable des responsabilités, à « participer à ce processus en menant des activités d'assistance globales, multidimensionnelles et concertées aux niveaux local, national, régional et international ». Le péril jeune Dévoilant les chapitres du rapport annuel, le Pr. Jalal Toufik a souligné l'importance de mettre l'accent sur l'usage de substances psychoactives chez les jeunes. La catégorier concernée étant celle des 15 à 24 ans. « L'OICS insiste sur le fait que les substances psychoactives ont, chez les jeunes, des effets différents et plus prononcés que chez les adultes« , a-t-il alerté, évoquant leur développement physiologique, social et affectif. D'ailleurs, le rapport signale que « les jeunes sont particulièrement vulnérables aux effets à long terme de ces substances ». C'est l'âge de la première prise qui constitue un sujet de préoccupation majeur, puisque les travaux de recherche placés sous les auspices de L'OICS indiquent que plus la consommation commence tôt, plus le risque de présenter à l'âge adulte un trouble lié à cette pratique est important. Par rapport aux causes et épidémiologie de l'usage de substances psychoactives chez les jeunes, le Pr. Jalal Toufik a expliqué que les voies qui conduisent cette catégorie de la population à consommer des substances et le développement de troubles liés à cet usage sont « très complexes ». La personnalité, le manque de discernement, l'approbation sociale, la disponibilité de substances et l'absence de sensibilisation contribuent aux risques que présente la première prise pour les enfants et les adolescents. l'ONUDC, un repère pour L'OICS C'est le Rapport mondial sur les drogues 2018 qui présente les principales constatations tirées de l'analyse de l'usage de substances chez les jeunes. Le vice-président de L'OICS rapporte pour sa part que « c'est parmi les jeunes âgés de 18 à 25 ans que la consommation de drogues est la plus importante« , et que « le cannabis est une substance dont l'usage est très répandu« . S'appuyant sur des données issues de 130 pays, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a estimé que 5,6 % des jeunes âgés de 15 et 16 ans (soit 13,8 millions de personnes) ont consommé du cannabis en 2016. Ce taux varie d'une région à l'autre, et c'est en Europe (13,9 %) puis dans les Amériques (11,6 %) qu'il est le plus élevé. Le rapport de L'OICS en conclue que la compréhension l'évolution de l'usage de substances vers les troubles qui y sont liés sont fournies dans le Rapport mondial sur les drogues 2018. « Ils montrent qu'indépendamment des facteurs sociaux et psychologiques ayant joué au départ, la consommation de drogues semble être motivée par le désir de ressentir les effets qui y sont associés », peut-on lire dans le document onusien.