Le dernier rapport de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), rattaché aux Nations unies, pointe du doigt la vulnérabilité accrue des personnes âgées (+65 ans) à l'usage de drogue et à la toxicomanie. Le Centre d'Information des Nations Unies de Rabat a organisé dans le cadre du lancement du rapport 2020 de l'OICS, une conférence de presse en mode virtuel. Dans le communiqué de presse qui résume les grands axes de ce rapport, l'OICS indique que l'usage de drogue chez les personnes âgées « augmente plus rapidement que chez les jeunes », mettant en garde contre les conséquences néfastes de ce phénomène sur la santé avec notamment l'augmentation du taux de mortalité. Ainsi, selon cette organisation de l'ONU, 703 millions de personnes étaient âgées de 65 ans ou plus dans le monde en 2019. Ce nombre devrait doubler pour atteindre 1,5 milliard d'ici à 2050. À l'échelle mondiale, la part de la population âgée de 65 ans ou plus est passée de 6% en 1990 à 9% en 2019. A cet effet, le rapport recommande de procéder au dépistage et à l'évaluation de l'usage de drogues chez les personnes âgées ainsi que d'améliorer les processus en question. Il est également recommandé que les outils de dépistage et d'évaluation existants et les programmes fondés sur des données factuelles, actuellement mis en œuvre auprès des personnes âgées qui font usage de drogues, soient culturellement adaptés aux personnes de sociétés et de milieux différents. Pour le président de l'OICS, Cornelis P. de Joncheere, les gens vivent plus longtemps, ce qui s'accompagne d'une vulnérabilité accrue à la consommation de drogues et à la dépendance à la drogue. Dans un message de présentation du rapport transmis aux médias, le responsable souligne que l'OICS recommande de mieux faire connaître cette épidémie cachée et de faire en sorte que ce groupe de population souvent négligé ait accès aux services nécessaires à sa santé et à son bien-être. Evoquant les incidences de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), le rapport relève que le marché illicite de vente de drogues a enregistré diverses pénuries favorisant leur remplacement par des substances "plus dangereuses" qui sont proposées notamment sur le "dark web". Et de noter que les diverses restrictions liées à la pandémie ont déstabilisé la chaîne d'approvisionnement mondiale en médicaments. Selon l'OICS, un nombre croissant de pays en Afrique autorisent ou prévoient d'autoriser la culture du cannabis à des fins médicales. Le Rapport annuel de l'OICS pour 2020 met en évidence les obstacles nationaux, régionaux et internationaux liés à la drogue et adresse des recommandations aux Etats et aux organisations internationales sur les moyens de les surmonter et de veiller à la santé publique et au bien-être des populations. Cette année, le rapport de cette institution basée à Vienne jette la lumière sur l'usage des drogues parmi les personnes âgées, mettant en avant la vulnérabilité croissante de ce groupe à l'usage et la dépendance des drogues. De même, le rapport traite des effets de la pandémie de la Covid19 sur la chaîne d'approvisionnement des médicaments contrôlés et de l'accès aux médicaments et souligne les développements régionaux et contient un supplément marquant le 60eme anniversaire de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 et la Convention de 1971 sur les substances psychotropes.