La légalisation de l'usage du cannabis était au coeur du débat dans le plateau de “on n'est pas obligé d'être d'accord”, nouvelle émission présentée par Hanane Harrath mercredi soir. Le débat, entamé des points de vue scientifique, sociologique, social et politique, a exposé les nombreux aspects de la légalisation du cannabis. En voici l'essentiel : Le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis, selon les données 2019 de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), avec une production annuelle de 35.000 tonnes. Une production importante qui pourrait générer près d'un milliard de dirhams de bénéfices durant la première année de sa légalisation, selon Prohibition partners, une agence britannique spécialisée dans les études sur le cannabis. Les derniers chiffres officiels révèlent que 760.000 personnes dépendent de la culture du #Cannabis au #Maroc.@HananeHarrath pic.twitter.com/WLsZmMo0Bi — 2M.ma (@2MInteractive) December 23, 2020 Le 2 décembre courant, le Maroc a voté en faveur d'une résolution de l'ONU (adoptée à 27 voix contre 25) qui retirait le cannabis de la liste des stupéfiants à risques où il figurait depuis 1961, et reconnaissait ses vertus thérapeutiques.
* Le cannabis marocain, une plante au grand potentiel Le cannabis marocain peut servir à de nombreux usages, tant thérapeutiques que récréatifs, cosmétiques ou industriels, a souligné Azday Benaceur, co-fondateur du collectif marocain pour l'usage thérapeutique et industriel du cannabis. De cette plante peuvent découler de nombreux produits dérivés, comme des médicaments, des tissus, des isolants thermiques ou des produits de beauté. "Potentiel" du cannabis marocain: Ce que propose Azday Benaceur, co-fondateur du collectif marocain pour l'usage thérapeutique et industriel du #Cannabis dans "On n'est pas obligé d'être d'accord". Extrait. pic.twitter.com/PuKCFgRH5k — 2M.ma (@2MInteractive) December 23, 2020
* La culture du cannabis est un fait culturel “La culture du cannabis, faut-il le souligner, est devenue culturelle dans la région du massif du Rif. C'est une culture qui génère beaucoup d'emplois puisqu'elle compte beaucoup d'étapes de production. Ces emplois peuvent faire intervenir même des femmes au foyer”, a affirmé Azday Benaceur. Dans le détail, 90.000 ménages vivent de cette culture. Elle est ainsi génératrice de revenu pour près de 760.000 individus. Un impact socio-économique non négligeable, qui appuie, pour le spécialiste, la nécessité de réglementer incessamment le secteur. Pour le co-fondateur du collectif marocain pour l'usage thérapeutique et industriel du #Cannabis, il est temps de réglementer cette activité génératrice d'emplois et ancrée dans la culture locale, notamment dans le Rif. (Extrait/"On n'est pas obligé d'être d'accord") pic.twitter.com/EKpuaxtI32 — 2M.ma (@2MInteractive) December 23, 2020 Dans ce sens, les cultivateurs de cannabis sont un interlocuteur important dans le débat de la légalisation du cannabis, a relevé Kenza Afsahi, chercheuse et maîtresse de conférences en sociologie à l'université de Bruxelles. #Legalisation "Plusieurs acteurs ont leur place dans ce débat, particulièrement les cultivateurs de #Cannabis". Kenza Afsahi, maîtresse de conférences en sociologie à l'université de Bruxelles et chercheuse dans "On n'est pas obligé d'être d'accord " pic.twitter.com/7ew6OC1JBV — 2M.ma (@2MInteractive) December 23, 2020
* Qu'en dit la science ? Pour, le Pr. Jalal Taoufik membre de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), l'usage du cannabis est une médaille à double revers. D'un côté, la plante contient du Tétrahydrocannabinol (THC), composant nocif et non exploitable médicalement. De l'autre, elle contient du Cannabidiol (CBD), qui est le composant thérapeutique majeur du cannabis aux nombreux bienfaits. Pour légaliser le cannabis, il faut bien en dissocier les usages, appuie le Pr Jalal Taoufik, également psychiatre et addictologue. Il s'agit là d'entourer l'usage du cannabis d'un cadre juridique capable de protéger les consommateurs, surtout les plus jeunes. "Bien dissocier les usages à légaliser" ... Pour le Pr Jalal Taoufik, psychiatre et addictologue, il s'agit aussi de protéger les jeunes car la consommation illicite du #Cannabis "continuera inévitablement de sévir". Extrait. ("On n'est pas obligé d'être d'accord) pic.twitter.com/VNVKIxSnwX — 2M.ma (@2MInteractive) December 23, 2020 Dans ce sens, le Pr Jalal Taoufik a insisté sur le fait que le cannabis commercialisé dans des pays où la consommation est dépénalisée, et le cannabis du Maroc sont très différents. Le premier est produit par des sociétés accréditées par les Etats, à partir de graines spécifiques. Il contient très peu de THC et beaucoup de CBD. Le type de cannabis cultivé au Maroc, par contre, est plus dangereux, en termes de consommation récréative, que le premier. "Le #cannabis vendu dans un coffee-shop à Amsterdam sous monitoring du gouvernement, ce n'est pas le joint roulé à #Casablanca." le Pr Jalal Taoufik explique l'importance du contrôle de la consommation et de la régulation. pic.twitter.com/9IeTAzR96P — 2M.ma (@2MInteractive) December 23, 2020 Pour être en mesure d'exploiter le cannabis en usage thérapeutique, il y a des critères scientifiques bien définis. La plante utilisée doit contenir très peu de THC, moins de 0,3%, et beaucoup de CBD, pour qu'elle soit exploitable et rentable, a expliqué le Pr Jalal Taoufik.
* La légalisation du cannabis ouvrira la voie à de grandes opportunités d'investissement En 2015, des élus du PAM ont déposé une proposition de loi visant à légaliser le cannabis à usage industriel et thérapeutique. “Nous ne parlons pas encore d'usage récréatif”, a précisé Mehdi Bensaid, membre du bureau politique du PAM. Cependant, la légalisation du cannabis ouvrira au Maroc de nombreuses opportunités d'investissement, notamment étrangers estime l'homme politique. “Il y a des marchés internationaux que nous sommes en train de perdre par manque de courage politique”, a-t-il martelé. .@mehdibensaid, membre du BP du @commPAM dans "On n'est pas obligé d'être d'accord "#Cannabis pic.twitter.com/WNh1PAozMA — 2M.ma (@2MInteractive) December 23, 2020 Une légalisation en bonne et due forme, a affirmé M. Bensaid, ne peut pas se faire sans la création d'instances de régulation et de réglementation adéquates.
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