Trois mois après l'élection de Kais Saied à la tête de la Tunisie, le pays peine toujours à faire fonctionner les alliances partisanes et à composer son nouveau gouvernement. Lassé des tractations et des négociations, le secrétaire général du Mouvement du peuple, Zouhair Maghzaoui, a lancé une invective visant le chef du gouvernement. Le patron du parti Mouvement du peuple, traditionnel allié du parti islamiste Ennahda, n'y est pas allé de main morte lorsqu'il a voulu s'exprimer sur l'état des lieux de négociations portant sur la composition du prochain gouvernement emmené par l'ancien secrétaire d'Etat à l'agriculture, devenu chef du gouvernement. Dans une publication sur Facebook, Zouhair Maghzaoui a affirmé que Habib Jemli ne contrôlait pas le cours des négociations sur la formation de l'exécutif. Selon lui, Ennahda, le parti vainqueur des dernières élections législatives aurait avancé des pistes contradictoires. En effet, depuis le début des pourparlers, le parti d'inspiration islamiste s'est montré plus d'une fois hostile à travailler avec le parti Qalb Tounes, celui de l'homme d'affaires Nabil Karoui, arrivé en seconde place au scrutin législatif. Mais, contre toute attente, ces derniers jours, il semblerait que ce parti soit impliqué dans les négociations. A en croire le patron d'Ennahda, Rached ghannouchi, envisager une alliance avec le parti de Nabil Karoui se fera à contre coeur, il accuse d'ailleurs les députés de cette formation de « corrompus ». Zouhair Maghzaoui, a continué sa déclaration sur les réseaux sociaux en affirmant que son parti avait la volonté d'interagir positivement au processus de formation de gouvernement, cependant, les engagements internationaux d'Ennahdha auraient poussé le parti islamiste « à reproduire la corruption dans le pays ». Le secrétaire général du Mouvement du peuple ne compte pas en rester là et accepter que son parti soit mis à l'écart, il promet déjà des révélations fracassantes sur les événements qui ont eu lieu ces derniers jours dans les hautes sphères du pouvoir, notamment concernant Habib Jemli. Pour rappel, la nomination du chef du gouvernement tunisien, connu pour être proche d'Ennahda, a été une surprise pour beaucoup de personnes. L'annonce de sa nomination était inattendue tant les profils plus pointus, qui semblaient plus à même de mener le gouvernement en accord avec les préoccupations principales du pays, étaient disponibles pour cette fonction.