Quatorze détenus du « Hirak du Rif » à la prison locale de Tanger 2 ont entamé une grève de la faim en soutien aux six autres détenus de la prison local de Ras El Ma à Fès, qui observent également la même grève depuis le début de la semaine en protestation contre le refus de la DGAPR de répondre à leurs doléances. Ces doléances consistent en l'amélioration de leurs conditions de détention, notamment l'accès livre au marché de la prison et à des soins médicaux de qualité, outre la visite de personnes autres que les membres de leurs familles. Toutefois, ces demandes ont été rejetées par la Direction générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, qui les a estimées à « caractère préférentiel » sur les autres détenus, et « contrainres à la loi ». Selon Aziz Ghali, président de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), les revendications remontées par les six détenus du Hirak du Rif à la DGAPR sont tout à fait légitimes, mais surtout pas nouvelles, puisqu'elles avaient été exprimées au Conseil national des droits de l'homme (CNDH), alors que ces mêmes détenus étaient encore à la prison Okacha de Casablanca. « Aujourd'hui, tous les prisonniers du Hirak du Rif sont en grève de la faim, notamment ceux de la prison de Tanger 2 et de Ras El Ma à Fès. La différence qu'il y a cette fois, par rapport aux précédentes, est qu'ils ont un dossier revendicatif clair et net. Ils demandent d'avoir des droits suivant les accords qu'ils ont conclus avec le CNDH qui leur avait promis de réaliser plusieurs de leurs revendications », a déclaré Aziz Ghali à Hespress Fr. Selon le militant, « les détenus du Hirak du Rif ont accordé assez de temps au CNDH qui n'a pas tenu ses promesses, c'est pour ça qu'ils sont passés à l'étape de la grève de faim. Lors d'un dialogue avec le CNDH, les détenus ont eu une promesse que leurs revendications seront réalisées ». Concernant le justificatif avancé par l'administration de Mohamed Saleh Tamek quant au caractère « préférentiel » des revendications des détenus du Hirak à Ras El Ma, notre interlocuteur souligne que le CNDH avait d'ores et déjà répondu favorablement à leurs doléances en « mettant à la disposition de leurs familles un bus pour les transporter d'Al Hoceima vers les prisons en question. Cela figurait parmi les demandes soumises par les détenus au CNDH, à l'époque où ils étaient encore à la prison de Oukacha». Interrogé sur l'arrestation d'un jeune étudiant à Al Hoceima, jeudi 21 novembre, présentée par l'association Tharfa, présidée par Ahmed Zefzafi, père du leader du Hirak du Rif Nasser Zefzafi, comme une « poursuite de la campagne d'arrestations arbitraires et condamnations de militants du Hirak populaire du Rif », Aziz Ghali nous fait savoir que « les arrestations sont toujours d'actualité à Al Hoceima et au Rif ». Il cite à cet égard l'arrestation et la condamnation à deux mois de prison « d'un mineur au village d'Imzouren, qui, selon les autorités, aurait jeté des pierres sur un local de la gendarmerie».