Après deux années de crise sanitaire et économique sans précédent engendrée par la COVID-19, le secteur touristique retrouve, enfin, son lustre d'antan à Marrakech où, touristes nationaux et étrangers investissent à nouveau différents espaces et ruelles de cette cité millénaire, dessinant le sourire sur les visages des professionnels, en leur donnant espoir pour des jours meilleurs. La relance du secteur touristique a commencé, en fait, à se confirmer depuis le mois de février dernier, juste après la réouverture tant attendue de l'espace aérien du Royaume, et l'allégement des mesures d'entrée dans le territoire national. Une tendance amplifiée davantage avec le lancement de l'Opération « Marhaba 2022 », permettant le retour des Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) à la mère-patrie. En dépit d'un contexte mondial incertain (persistance de la crise pandémique et la situation en Ukraine), l'engouement pour les unités hôtelières et les résidences touristiques à Marrakech a enregistré, au cours du mois de mai dernier, un taux d'occupation moyen de 62% (hôtels et résidences), un niveau quasi- similaire à celui de mai 2019, selon les données officielles de l'Association Régionale de l'Industrie Hôtelière de Marrakech-Safi (ARIH-MS). Lire aussi. Tourisme: Marrakech, 7e meilleure ville à visiter au monde, selon le Time Out Index « Dans les établissements d'hébergement touristique, nous avons enregistré un taux d'occupation moyen de 62% pour le mois de mai dernier, soit une légère croissance comparativement au taux enregistré durant le même mois de 2019, une année référence avant la crise sanitaire, avec une croissance à l'échelle mondiale de 10% », a expliqué le Secrétaire Général de l'ARIH-MS, Mustapha Amalik. Une reprise qui s'est consolidée en mois de juin dernier, avec un taux d'occupation de 60%, ce qui est plus au moins identique à l'année 2019. Il s'agit d'une « relance et d'une reprise qui se confirment progressivement », s'est félicité Amalik. De l'avis de ce professionnel, l'un des facteurs clés derrière cette reprise de l'activité touristique demeure la réouverture des frontières. « Le tourisme international dépend de l'aérien et nous avons, en effet, assisté à une reprogrammation des vols par les compagnies aériennes et par conséquent, une reconnexion aérienne avec les marchés émetteurs de touristes », a-t-il expliqué. L'autre facteur justifiant cette relance du secteur touristique est attribuable à la décision « tant attendue » du gouvernement d'alléger les conditions d'entrée dans le territoire national, en particulier la suppression du test PCR, a-t-il poursuivi. Lire aussi. Tourisme. Hausse de 20 milliards de dirhams des recettes à fin mai « Après cette annonce très importante, nous avons remarqué une affluence soutenue en direction de notre destination, ce qui nous a permis de récupérer les parts de marché que nous avions perdu durant la fermeture des frontières », a souligné Amalik. Sans omettre la reprise de l'opération « Marhba » depuis le mois de juin dernier et le retour des Marocains du Monde à la mère-patrie. « L'édition 2022 de l'opération Marhba contribuera à la performance de la saison estivale coïncidant avec la fête de Aid Al Adha », a-t-il affirmé sur un ton d'optimisme. Il s'agit d'une embellie qui fait le bonheur des professionnels du secteur, qui jubilent devant le retour des touristes à la première destination du tourisme national, surtout avec la promotion de nouveaux marchés émetteurs de touristes, en l'occurrence : la Chine, les Etats-Unis et Israël. « Les marchés classiques et à leur tête les marchés français, espagnol, anglais et allemand sont très importants et il faut bien évidemment les conserver et les développer davantage, mais il faut en même temps, cibler d'autres marchés relatifs au moyen et long courriers, ce qui est le cas du marché israélien qui se développe rapidement », a souligné Amalik. Lire aussi. Tourisme: nouveau «Light Tour» de l'ONMT à Lisbonne, Madrid et Sao Paulo Il y a aussi le marché américain que le Maroc oeuvre pour développer, a-t-il relevé, saluant, au passage, la nomination par l'Office national marocain du tourisme (ONMT) d'un délégué de l'Office à New York, « ce qui va certainement permettre d'assurer une promotion continue de la destination Maroc au niveau de ce marché si important ». Tout en rappelant que le marché chinois, avant la crise sanitaire, « était parti en bonne évolution après la suppression du visa, en enregistrant une croissance de plus de 300% », ce professionnel n'a pas manqué d'estimer qu'il s'agit bien d'un marché « qui verra son retour ». Dans ce sens, Amalik a appelé à cibler d'autres marchés, notamment le marché Latino-américain (Brésil, Mexique ...etc.). S'agissant du marché domestique, il a tenu à rappeler qu'il représente pratiquement 30% de l'activité touristique, se félicitant de son apport considérable aux efforts visant à relancer le secteur touristique. « Lors de la fermeture des frontières, les nationaux ont largement contribué à la relance du secteur touristique en répondant aux offres proposées par les hôteliers qui n'ont ménagé aucun effort en vue de leur adaptation avec ce marché si important », s'est-il félicité. Lire aussi. Etude: sept principaux impacts du numérique sur le tourisme marocain La reprise se confirme alors et l'importante campagne de communication menée tambours battants par l'ONMT à l'international devrait accélérer la cadence. A la cité ocre, destination phare du tourisme, plusieurs établissements touristiques et d'hébergement affichent d'ores et déjà complets. La saison s'annonce déjà prometteuse.