Les syndicats des pharmaciens organisent cet après-midi, jeudi 2 septembre, un sit-in devant le Conseil régional des pharmaciens d'officine du Sud (CRPOS) à Casablanca, pour réclamer l'annonce de la date de tenue des élections régionales et ordinales. Les représentants du Conseil régional des pharmaciens d'officine du Sud (CRPOS) n'ont pas organisé d'élections de renouvellement des sièges depuis 2015. Un dahir de 1976 instaure pourtant une durée de mandat de quatre ans. « Cela fait donc six ans qu'on n'a pas eu d'éléctions », s'indigne Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM). Dans un communiqué partagé hier, les présidents des syndicats et les représentants des régions du Sud annoncent la tenue d'un sit-in ce jeudi 2 septembre à 16h devant le Conseil régional des pharmaciens du Sud à Casablanca « pour réclamer l'annonce de la date de tenue des élections comme stipulé par la loi 17/04 ». « Le droit de choisir des représentants est un acquis pour tout citoyen selon la constitution du pays ». Lassés de cette situation de blocage qui dure depuis plusieurs années, ils réclament « aux occupants du siège du CRPOS de fixer dans l'immédiat une date pour la tenue des élections afin de rendre la légalité à cette instance ». « Rendre la légalité à cette instance » « Les reports injustifiables et injustifiés des élections depuis deux années par l'équipe ordinale (élue en 2015) ne peuvent continuer. Tout ceci en rappelant que ni la moitié des conseillers n'a été changée en 2017 (à cause de la fameuse traduction du mot #Youmkinou), ni la totalité n'a été changée en 2019 pour laisser l'espace à une nouvelle équipe. Les occupants du siège du CRPOS ont montré qu'ils sont prêts à jouer un jeu malsain en dénigrant les multiples demandes de tenue d'élections présentées par la majorité des officinaux de la région Sud », lit-on dans le communiqué. « Normalement, la loi prévoit le renouvellement de la moitié du bureau tous les deux ans. Le mandat est de quatre ans mais chaque deux ans ils doivent en renouveler la moitié. Chose qu'ils n'ont pas faite à cause d'une ambiguité écrite dans le texte en arabe qui dit « youmkinou » (il est possible, ndlr), traduction en leur faveur. Mais depuis la promulgation du dahir de 1976, chaque deux ans, on renouvelle la moitié. Ces élus-là ne l'ont pas fait. Le texte publié en français tranche et dit que le conseil de l'ordre doit renouveler sa moitié », explicite Lahbabi, contacté par nos soins.
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« Le conseil de l'ordre a pour mission de veiller à l'application des lois qui régissent la pharmacie au Maroc. Entre autres, ça fait plus de deux ans qu'il n'y a pas eu de session disciplinaire, donc l'anarchie commence à s'installer au sein de notre profession profitant du vide des conseils », abonde le représentant syndical. Appareil représentatif bloqué Et de souligner: « Même le ministre de la Santé avait déclaré lors d'une session parlementaire qu'il ne reçoit pas les représentants des pharmaciens car ils sont illégitimes et n'ont pas fait leurs élections. Aujourd'hui, on a besoin de se rencontrer ac le ministère de la Santé pour justement régulariser, régler les problèmes qu'on vit au quotidien. Malheureusement, ils ferment la porte à cause de la non tenue des élections ». Seuls les conseils régionaux de l'ordre des pharmaciens ont l'habilité d'organiser et d'annoncer des élections du conseil de l'ordre. Et ce sont les représentants régionaux qui élisent par la suite les représentants ordinaux. C'est donc tout l'appareil représentatif qui est bloqué, puisque tant que les élus régionaux ne sont pas actualisés, les représentants ordinaux non plus.
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C'est pour ces raisons que le collectif des présidents des syndicats et des militants du sud se sont concertés sur les revendications suivantes : – L'annonce immédiate de la date des prochaines élections ordinales; – La publication du rapport financier couvrant toute la période du mandat des occupants depuis le 31 aout 2015; – L'arrêt immédiat de toute communication au nom des pharmaciens d'officine du Sud avec toute instance, ministère ou organisme. « C'est un premier pas et une première. La concertation des présidents des syndicats et des militants de toutes la régions du sud des différentes entités nationales ( Fédération – Confédération ) a permis de tracer une feuille de route pour de prochaines actions visant l'instauration de conseils régionaux légaux et élus par voie de scrutin », conclut le communiqué.