Environ 1,3 million de tonnes de déchets de construction occupent plus de 880.000 m2 répartis sur 16 arrondissements de la ville de Casablanca. Ces déchets non dangereux issus de l'activité BTP (carrelages, briques, ciment, remblais, gravats, verre…), sont laissés à l'abandon dans les rues et les terrains vagues de la capitale économique après construction ou démolition de bâtiments, informe ce matin le quotidien L'Economiste qui précise que l'arrondissement de Hay Hassani est le plus touché, recensant 51 points noirs, soit plus de 400.000 tonnes de rebuts. Au total, 300 points noirs sont enregistrés, les plus importants après Hay Hassani étant Sidi Moumen (354.000 tonnes de déchets), Anfa (44 points noirs pour 100.000 tonnes de déchets), Maârif (44 points noirs), Sidi Bernoussi (39 points noirs pour 182.000 tonnes de déchets) et Moulay Rachid (33 points noirs). Ce phénomène s'explique par l'explosion des chantiers de construction à Casablanca durant les dernières décennies, poursuit le quotidien. Durant le confinement, les agents de la police administrative ont entamé des tournées de sensibilisation dans chaque arrondissement auprès des propriétaires des terrains nus, chantiers de construction, professionnels des transports, gardiens autorisés, etc. Des amendes de 200 à 10.000 DH Ces derniers doivent régulariser leur situation en acheminant leurs déchets à la décharge de Médiouna, et à leur frais. Les gravats y seront alors utilisés pour l'enfouissement des ordures ménagères, mentionne L'Economiste. S'ils ne se mettent pas en règle, les propriétaires et professionnels risquent des amendes de 200 à 10.000 DH, en vertu de la loi 28.00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination. «Nous avons déjà ciblé plus de 300 chantiers de construction et plus de 170 PV ont été dressés», confirme une source bien informée auprès de nos confrères. Dans cette même veine, les propriétaires de terrains nus doivent hisser des clôtures et assurer la propreté du site (en application de l'article 210 de l'arrêté communal n°19 en date du 12 septembre 2018). Autre mesure à respecter: les promoteurs immobiliers doivent conclure un contrat avec une entreprise spécialisée dans la collecte des déchets inertes, au moment de l'obtention des autorisations d'urbanisme auprès de la plateforme numérique Casa-Urba. Ils doivent par extension s'engager par écrit à transférer leurs déchets inertes issus des chantiers à la décharge de Médiouna. Enfin, ces mesures sont applicables pour le moment qu'aux 16 arrondissements de Casablanca et ne concernent pas Mohammedia et Nouaceur dont relèvent Bouskoura et Dar Bouazza, souligne le quotidien économique. Ces deux communes comptent pour autant de nombreux points noirs dûs à la recrudescence des chantiers immobiliers sur leurs territoires. La campagne de sensibilisation devrait ainsi être étendue à ces zones pour nettoyer un maximum de points noirs.