Un appel d'offres international a été lancé pour la gestion déléguée des déchets ménagers de Casablanca. Six candidats, répondant au cahier des charges, ont été retenus. La gestion déléguée des déchets ménagers sera-t-elle le sacerdoce ? Le Conseil de la Commune urbaine de Casablanca a procédé en fin de semaine, à l'ouverture des plis de l'appel d'offres international pour la gestion déléguée des services de collecte, de nettoiement et d'évacuation des déchets ménagers. L'opération a attiré beaucoup de monde. Ainsi, plus de 32 sociétés avaient soumissionné au départ. Au final, six entreprises ont été retenues dans une première sélection. Entre autres, le français Suez, l'américain Ecomed, Chimac Collect, plus ou moins favoris après le retrait de quelques grands noms dont la Lyonnaise des Eaux. La durée de la gestion déléguée s'étalera sur une période de dix ans. Les entreprises qui seront retenues sur la base de leurs offres se partageront les cinq marchés de collecte et de nettoiement des déchets solides de la capitale économique en vertu de la nouvelle organisation de la ville divisée en zones indépendantes. A noter qu'un même adjudicataire peut se retrouver avec plus d'un lot. Ce projet, un premier jalon dans la lutte contre l'insalubrité chronique à Casablanca, est l'un des premiers grands chantiers du nouveau Wali qui devait par ailleurs, donner le coup d'envoi, aujourd'hui, du nettoyage de quelques six points noirs dont Fayo, dans la commune de Sidi Belyouth, la rue 40 à Moulay Rachid ainsi que des zones situées à l'Ermitage, à Roches Noires et dans le quartier de Sbata. Précision sans doute importante que cet appel d'offres ne concerne pas la zone de Hay Hassani qui de commune est passée au statut d'arrondissement. La collecte à ce niveau a déjà été attribuée à la Société des Eaux de Marseille jusqu'en février 2005. Passée cette date, la Communauté Urbaine de Casablanca reprendra les choses en main. Une source proche de la commune a confié à ALM qu'un appel d'offres international pour la gestion déléguée se prépare déjà à cet effet.. Il en est de même pour la décharge Médiouna et ses 65 hectares de poubelles à ciel ouvert, symboles de l'échec depuis 1986 des politiques de gestion des déchets solides à Casablanca. Toutes les études menées sur le site font état d'une situation désastreuse et d'un problème d'étanchéité du sol ayant entraîné une pollution irrémédiable de la nappe phréatique. La mise à niveau par rapport aux normes modernes et internationales de collecte et de recyclage de déchets s'imposait donc d'elle-même. L'actuel système de collecte de dossiers a montré ses limites d'autant que, selon l'étude du cabinet BVA, la décharge de Médiouna déversoir de toutes les communes hormis Mohammédia, sera bientôt saturée. D'où d'ailleurs l'approbation par le Conseil de la Commune urbaine du principe de l'acquisition d'un nouveau terrain pour servir de décharge. L'enjeu c'est de ne pas retomber dans le piège de la Médiouna. Un accent particulier sera d'ailleurs mis sur le recyclage et le retraitement des matières recyclables. C'est indispensable dans une ville qui produit journalièrement 3 000 tonnes de déchets. Naturellement pour la société Ait Rami, concessionnaire exclusif de la décharge depuis quinze ans sur la base d'un accord conclu avec la CUC, à la base d'une redevance annuelle de 200 000 dirhams, l'heure est aux interrogations. Il en est de même d'une autre entreprise liée par contrat à la Communauté urbaine et qui se chargeait jusque-là d'enfouissement des déchets ménagers. En tout cas, la wilaya a l'intention de faire face au problème que pose cette décharge. Un appel d'offres international pour la gestion déléguée du site sera lancé incessamment. Sur un autre plan, ce vent de nouveauté s'accompagne d'une certaine inquiétude de la part des employés de la Wilaya, chargés jusque-là de ce service. Quel sera leur sort ? D'après les informations qui filtrent sur le dossier, ils seront repris par les futurs gestionnaires, un peu à la Lydec avec, pour le personnel, la possibilité de décider de son retour vers les services publics. Ce dont on est pour le moins sûr, c'est que, c'est de la maîtrise de ce dossier, que la transition se fera en douceur.