Afaf Bernani, une présumée victime du journaliste Taoufik Bouachrine avait déposé plainte contre un officier de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour « déformation des témoignages ». Le Parquet a réagi aujourd'hui et décidé de poursuivre la plaignante pour « fausse déposition ». Coup de théâtre dans l'Affaire Bouachrine. Tout commence jeudi dernier lors de la première audience du procès du directeur du quotidien Akhbar Al Youm, le bâtonnier Mohamed Ziane, sous tension depuis le démarrage du procès, prend la parole et met en cause l'indépendance de la BNPJ. Il annonce en effet que Afaf Bernani, une femme qui figurait sur la liste des plaignantes fuitée par la presse, a décidé de déposer plainte pour « déformation des témoignages » contre la BNPJ. Cette dernière s'est depuis murée dans le silence. Aujourd'hui, le procureur du roi Najib Bensami, a tenu une conférence à la Cour d'appel de Casablanca durant laquelle il a déclaré: « La police a entendu Afaf Bernani. Suite à ses déclarations contradictoires, le procureur a décidé de la poursuivre pour fausse déposition ». Pour appuyer sa décision, le procureur Bensami a lancé une projection montrant le passage d'Afaf Bernani devant les agents de la BNPJ. La décision du procureur intervient quelques jours, avant la reprise du procès ce jeudi, contre le journaliste Taoufik Bouachrine, poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation, dont traite d'être humain, viol, abus de faiblesse et harcèlement sexuel, contre quelques journalistes d'Akhbar Al Youm.