Les ménages marocains ont vu leur niveau de vie progresser entre 2001 et 2014. Une amélioration significative qui a entraîné une évolution de leur modèle de consommation. C'est le constat dressé par le HCP dans une enquête sur la consommation et les dépenses des ménages. Menée sur tout le territoire national, l'enquête livre des données sur les comportements de consommation et les conditions de vie de 16.000 ménages sondés. Il ressort de l'enquête, couvrant la période 2013-2014, que le niveau de vie des Marocains a quasiment doublé entre 2001 et 2014, passant de 8.300 dirhams par an à 15.900 dirhams. Ces derniers n'hésitent plus à dépenser davantage d'argent pour des produits non alimentaires, avec "une émergence plus marquée de biens et services de qualité", note le HCP. Ainsi, le poids de l'ensemble des dépenses consacrées à l'enseignement, la culture, les loisirs, les transports, l'hygiène et les soins médicaux, par exemple, est passé, dans le budget global des ménages, de 16,7% à 21,4% entre 2001 et 2014. Une augmentation ressentie surtout chez les ménages urbains. 10% des ménages en haut de la hiérarchie des niveaux de vie et les 10% en bas de cette hiérarchie consacrent, respectivement, 3,5% et 0,4% aux loisirs. Les 10% de Marocains les plus riches dépensent 105 fois plus d'argent pour leurs loisirs que les 10% de Marocains les plus pauvres. Par ailleurs, les ménages, toutes catégories sociales confondues, consacrent la majeure partie de leur budget aux produits alimentaires, même si la part de leurs dépenses dans cette catégorie a baissé depuis l'enquête menée par le HCP en 2001. Elle est ainsi passée de 41% à 37% à l'échelle nationale, toujours plus importante dans le milieu rural (47,3%) que dans le milieu urbain (33,3%). En termes de qualité, les Marocains privilégient davantage l'achat de produits riches en protéines (viandes, poissons, oeufs, produits laitiers), que de produits riches en calories (céréales, sucres et produits sucrés) dont la part dans les dépenses alimentaires des ménages recule. Si l'amélioration du niveau de vie des habitants est indéniable, en 2014, "1,6 million de Marocains étaient encore en situation de pauvreté absolue et 4,2 millions en situation de vulnérabilité", indique le HCP. Des chiffres préoccupants mais qui connaissent néanmoins une baisse par rapport aux précédentes enquêtes. En 2007, le Maroc comptait près de 2,8 millions de pauvres, et plus de 4,4 millions en 2001. Le taux de pauvreté est ainsi passé de 15,9% en 2001 à 8,9% en 2007 et 4,8% en 2014.