À l'approche du mois sacré de Ramadan, la chaîne Tamazight met en place une programmation dense et diversifiée comprenant productions dramatiques, séries comiques, documentaires à caractère patrimonial et émissions thématiques couvrant différents domaines. Fidèle à sa vocation d'accompagner les attentes des téléspectateurs, en particulier les locuteurs de la langue amazighe, la chaîne propose cette année un ensemble de productions inédites, conçues pour allier divertissement et valorisation du patrimoine linguistique et culturel marocain. Une offre dramatique explorant des registres variés L'un des principaux axes de cette grille repose sur la fiction, avec des œuvres abordant des thématiques allant de la reconstitution historique à la réflexion sociale, en passant par l'univers de la fantasy. Parmi ces productions, le feuilleton "Illis n Uchen", réalisé en tachelhit sous la direction de Fatima Ali Boubakdi, se distingue par son ancrage dans un récit aux accents fantastiques. L'intrigue suit la trajectoire d'un érudit, Uchen, dont la disparition inexpliquée laisse place à de nombreuses interrogations. Seule subsiste une pièce manuscrite en peau, marquée d'un sceau en forme d'étoile octogonale, susceptible de révéler la clé ouvrant l'accès à une "forteresse oubliée", lieu supposément dépositaire de secrets antiques. Alternant entre époques et temporalités, la série articule son propos autour d'une narration où s'entrelacent éléments historiques et fictionnels. Dans un registre distinct, "Bu Yedunan" ("La feur de Narcisse"), tourné en tarifit et réalisé par Tariq Idrissi, s'inscrit dans le registre du thriller social. L'œuvre met en scène le parcours d'un individu à l'identité fractionnée, opérant simultanément à la tête de deux organisations criminelles : l'une spécialisée dans la spoliation foncière et l'autre dans le trafic de migrants et de substances illicites. La série s'attache à décrypter les rouages de ces activités illicites et à suivre les ramifications de cette double existence au sein d'une société marquée par les rapports de pouvoir et d'influence. Dans une approche plus introspective, la série "Illi", produite en tamazight, interroge les mécanismes de l'ascension et de la chute sociale. Le récit met en lumière le parcours d'un individu ayant connu la prospérité avant d'être confronté à une descente brutale dans l'adversité. Loin d'une lecture univoque, l'œuvre explore différentes trajectoires possibles face à l'adversité, entre résilience et renoncement. À ces feuilletons s'ajoutent trois séries courtes, dont "Aattar", qui met en scène le quotidien d'un colporteur sillonnant marchés et villages, incarnant une figure à la croisée du marchand et du messager, porteur de nouvelles et d'histoires au sein des communautés qu'il traverse. La série "Tawargit irulen" ("Le Rêve évanescent") aborde la question de la représentation féminine dans l'univers publicitaire, interrogeant les ressorts de la marchandisation des corps et des images. "Tiqbourin", quant à elle, propose une approche sociologique de certaines dynamiques propres aux sociétés amazighes, en explorant des récits ancrés dans la vie quotidienne. Une offre comique centrée sur les dynamiques sociales En complément de cette programmation dramatique, la chaîne Tamazight met à l'antenne plusieurs productions humoristiques destinées à accompagner les moments de convivialité du mois de Ramadan. Parmi celles-ci figure "Allal Bu Tmariwin", qui confronte deux générations à travers le prisme des mutations sociétales, en mettant en scène les tensions entre attachement aux traditions et aspirations modernistes. Dans "Udmawen n Tsira", le récit suit deux jeunes femmes exerçant le métier de cordonnières ambulantes. Disposant d'un dispositif leur permettant d'analyser l'état des chaussures qu'elles réparent, elles se retrouvent en possession d'informations personnelles sur leurs clients, déclenchant une succession de situations imprévues. La série "Nki d Baba", pour sa part, met en lumière la cohabitation entre un père retraité et son fils, jeune actif, dans un quotidien ponctué de divergences de perception et d'aspirations contrastées. Un volet documentaire consacré au patrimoine et aux réalités sociétales Outre la fiction, la chaîne accorde une place significative aux productions documentaires, mettant en avant des thématiques liées à l'histoire, aux traditions et aux réalités contemporaines. "Idder ar Ittmudo" propose ainsi une traversée des territoires du sud marocain, à la découverte des structures historiques et du patrimoine immatériel qui les caractérisent. La série "Jawhar" consacre cette saison à la place des femmes amazighes dans la dynamique socio-économique des régions rurales, mettant en exergue leur contribution dans les domaines de l'artisanat et du développement local. "Agbalu", pour sa première saison, se penche sur le rôle du textile et des parures dans la construction identitaire des communautés amazighes, en mettant en lumière la signification culturelle et symbolique de ces éléments. Des émissions thématiques et un accent mis sur la spiritualité En parallèle des contenus fictionnels et documentaires, la grille de la chaîne comprend un ensemble de programmes thématiques couvrant divers champs d'intérêt. Des émissions consacrées à l'actualité politique, économique et sociale figurent parmi les temps forts de cette programmation, de même que des formats axés sur la culture et le savoir. Conformément à l'esprit du mois sacré, une place significative est accordée aux contenus à caractère religieux, avec notamment la diffusion quotidienne de causeries spirituelles et de capsules pédagogiques sur les pratiques et les valeurs de l'Islam. Enfin, la grille prévoit plusieurs rendez-vous musicaux hebdomadaires, conçus comme des espaces de valorisation du patrimoine musical amazigh dans ses différentes expressions régionales. Ces émissions accueilleront des artistes issus des diverses aires culturelles du Maroc, mettant à l'honneur la diversité des répertoires et des instruments traditionnels. Dans son ensemble, cette programmation entend offrir une expérience télévisuelle combinant divertissement, découverte et transmission culturelle, en assurant une représentation équilibrée des différents dialectes amazighs et en proposant un contenu accessible à un large public, grâce à un dispositif systématique de sous-titrage en arabe et en amazighe.