La détermination inébranlable du Maroc dans sa lutte contre le terrorisme n'est plus à démontrer. Depuis la création du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ) en 2015, le Maroc a intensifié ses efforts pour démanteler les réseaux terroristes. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées pour des activités liées au terrorisme, dont la plupart affiliées à Daech, et des dizaines de cellules terroristes ont été démantelées. Le 19 février dernier, le BCIJ a interpellé douze individus partisans de Daech qui préparaient «un plan terroriste à l'instigation et sur incitation directe d'un haut dirigeant de l'organisation opérant dans la région du Sahel». Le coup de filet est remarquable de par son envergure car les interventions ont eu lieu simultanément dans 9 villes différentes : Azemmour, Casablanca, Fès, Guercif, Laâyoune, Oulad Teïma, Tamesna, Tanger et Taounate. Les efforts soutenus du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et les succès notables que notre pays a obtenus ont été salués par la communauté internationale. Cette reconnaissance témoigne de la confiance placée dans les services sécuritaires marocains et de leur rôle crucial dans la stabilité régionale. Grâce à sa capacité à anticiper et neutraliser les menaces, le Maroc a développé un savoir-faire qui est sollicité par plusieurs pays et partenaires, dans le cadre d'une coopération internationale. L'expertise marocaine s'est forgée dans la nécessité car, en tant qu'oasis de stabilité dans une région en proie à de fortes turbulences, le Royaume est confronté à des menaces réelles et directes. La découverte récente d'une cache d'armes près de la frontière algérienne en est la preuve. Stabilité et enjeux internationaux La position du Maroc en tant que havre de stabilité dans une région marquée par des conflits le rend particulièrement exposé. Les troubles persistants dans les pays voisins créent un terreau fertile pour les activités terroristes, qui peuvent être téléguidées ou vouloir s'exporter. En outre, la volonté du régime algérien, ou de certains milieux du pouvoir algérien, de déstabiliser le Maroc est de notoriété publique. Des menaces directes et des appels au terrorisme ont été proférés par des responsables et des médias algériens et, de la parole à l'acte, le pas a été vite franchi. Dans ce cadre, la découverte d'une importante cache d'armes à proximité de la frontière algérienne est particulièrement préoccupante. Cette découverte soulève plusieurs questions : Origine des armes : La présence d'armes enveloppées dans du papier journal malien indique ou voudrait suggérer une provenance sahélienne ou une possible connexion avec des réseaux terroristes opérant au Mali, mais seule l'enquête permettra de remonter jusqu'à la source. La porosité des frontières au Sahel facilite le trafic d'armes, posant un défi majeur pour la sécurité nationale des pays de la région, mais qu'en est-il de l'Algérie ? Ce pays se targue pourtant d'avoir éliminé le terrorisme sur son territoire. Introduction des armes : Les armes n'ont pu provenir ou transiter que par le territoire algérien. Elles ont été introduites en territoire marocain dans une zone extrêmement surveillée. Rôle potentiel des services algériens : Etant donné la proximité géographique et les relations tendues avec l'Algérie, il est légitime de se demander si les services algériens ou des éléments au sein de ces services pourraient être impliqués, directement ou indirectement, dans cette affaire. Toutefois, à la différence des autorités algériennes, et sans preuves concrètes, on ne lancera pas d'accusations précipitées. Rappelons cependant qu'en 2015, le BCIJ avait annoncé que les armes qui avaient été saisies à Essaouira avaient été introduites au Maroc par la frontière avec l'Algérie. CAN 2025 et Coupe du Monde 2030 Le pouvoir algérien a mobilisé des moyens humains et matériels considérables pour discréditer le Maroc et ternir son image dans tous les domaines. Les médias algériens publics et privés, toutes tendances confondues, participent activement à cette campagne. En mettant en doute la capacité du Royaume à verrouiller ses frontières et à sécuriser son territoire, Alger cherche à saper la confiance internationale, notamment en prévision de l'organisation de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030. Après avoir essayé depuis 1975, sans succès, d'empêcher le Maroc de parachever son intégrité territoriale, le régime algérien porte désormais le harcèlement sur d'autres terrains et par d'autres méthodes, le but étant invariable : freiner le développement et le rayonnement du Maroc. Face à ces défis, le Maroc n'a d'autre option que de redoubler de vigilance et mettre en œuvre des stratégies adaptées pour contrer les menaces. L'amélioration et le renforcement de la surveillance aux frontières les plus exposées sont essentiels pour détecter et intercepter les risques potentiels. Outre la protection de la population, l'enjeu a une dimension internationale car il faut aussi préserver la réputation du Royaume sur la scène mondiale, notamment en vue d'accueillir des événements sportifs majeurs. Stratégie de communication En 2024, entre le 29 janvier et le 22 novembre, le BCIJ a réussi à démanteler six cellules terroristes dans différentes régions du Maroc et à arrêter deux individus isolés suspectés de préparer des actes terroristes. Ces opérations illustrent la vigilance continue des services de sécurité et leur capacité à anticiper les menaces. Toutefois, une question cruciale se pose sur les retombées collatérales. Certes, la communication sur ces succès est essentielle à plusieurs égards. D'une part, elle permet d'informer l'opinion publique sur les dangers qui pèsent sur le pays et de démontrer l'efficacité des services de sécurité. Elle joue également un rôle dissuasif vis-à-vis des réseaux terroristes, en leur montrant que toute tentative de passage à l'acte sera rapidement neutralisée. Cependant, cette transparence a aussi son revers. En annonçant le démantèlement de cellules, le risque est grand de donner l'impression que la menace est omniprésente et le mal profond. Cette perception pourrait semer l'inquiétude au sein de la population, créer un climat de peur et même nuire à l'image du Maroc à l'international. Une approche alternative consisterait à modérer la communication en privilégiant une diffusion plus ciblée des informations, ce qui permettrait de rassurer la population sans alimenter des spéculations infondées.