Le niveau de vie des marocains a doublé entre 2001 et 2014. Le modèle de consommation se modernise. 80% des pauvres sont des ruraux. Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan, vient de rendre public au cours d'une conférence de presse les principaux résultats de l'enquête de consommation des ménages menée par ses équipes entre juillet 2013 et juin 2014. Pour Lahlimi, «ces résultats permettent de jeter un éclairage circonstancié de l'évolution, dans notre pays, du niveau de vie, du modèle de consommation ainsi que des phénomènes de la pauvreté, de la vulnérabilité et des inégalités sociales, à l'échelle nationale et au niveau des différentes unités territoriales». En voici les principales conclusions. Hausse notable du niveau de vie : Le niveau de vie a presque doublé, passant de près de 8300 DH par an en 2001 à environ 15900 DH par an en 2014. Il a ainsi progressé, en termes réels, à un taux moyen annuel de 3,5%, au cours de cette période. Les dépenses alimentaires reculent, les loisirs et l'enseignement progressent : Dans la structure des dépenses de consommation, le poids du segment alimentaire régresse et sa qualité s'améliore. Moins cependant dans le monde rural et parmi les catégories sociales de faible niveau de vie. Entre 2001 et 2014, la part des dépenses de consommation alimentaire dans le budget des ménages est passée de 41% à 37%, à l'échelle nationale. Elle a continué à en représenter 47,3% en milieu rural et 33,3% en milieu urbain, variant de 50% dans la catégorie des 10% les plus défavorisés à 26% parmi les 10% les plus aisés. Le poids de l'ensemble des dépenses au titre de «l'enseignement, de la culture et des loisirs», plus «les transports», «l'hygiène et les soins médicaux» est passé, dans le budget global des ménages, de 16,7% à 21,4%. Dans les budgets des ménages ruraux et urbains, «l'enseignement, la culture et les loisirs» représentent respectivement 2,8% et 6,6%, «l'habitat et l'énergie» 19,8% et 24,2%, «l'hygiène et les soins médicaux» 7,5% et 9,2%. Diminution des disparités sociales et territoriales :
L'amélioration du niveau de vie par habitant, entre 2001 et 2014, s'est accompagnée globalement d'une réduction des disparités sociales et territoriales contribuant au recul des différentes formes de pauvreté dans notre pays, note le HCP. Le taux de pauvreté monétaire, a ainsi été réduit de près de 2/3 entre 2001 et 2014, passant de 15,3% à 4,8% à l'échelle nationale. Avec 1,6% il est, en milieu urbain, sans signification statistique mais reste important en milieu rural malgré une forte baisse passant de 25% à 9,5%. Quant à la pauvreté multidimensionnelle, selon l'approche adoptée par le PNUD dite d'Oxford, elle a, en même temps, connu une évolution similaire, passant de 25% à 6%. Sur le plan territoriales, deux régions, «Draa-Tafilat» et «Béni Mellal-Khénifra», présentent une dépense annuelle par tête d'habitant inférieure à la moyenne nationale. Passer d'une croissance pro-pauvres à une croissance pro-ruraux : Ahmed Lahlimi a conclu son allocution en déclarant : «Il y a eu durant la période 2001 et 2014 une croissance pro-pauvres. En 2014, 1,6 millions de marocains étaient encore en situation de pauvreté absolue et 4,2 millions en situation de vulnérabilité. Avec un poids démographique de 40% le milieu rural regroupe 79,4% des pauvres et 64% des vulnérables. C'est dire que la croissance pro-pauvres devrait avoir vocation à devenir une croissance pro-ruraux dans notre pays».