Selon le Haut Commissariat au Plan, environ 95% des ménages marocains pratiquent le rituel de l'Aïd. Le chiffre d'affaires généré par cette fête atteint les 7,6 milliards de DH. Seule une proportion de 5,2% des ménages marocains ne pratique pas le rituel du sacrifice d'animaux vivants à l'occasion de l'Aïd Al Adha, indique une enquête rendue publique, mercredi à Rabat, par le Haut Commissariat au Plan (HCP). Cette proportion augmente à mesure que la taille des ménages se réduit, passant de 0,8% pour les ménages d'au moins 6 personnes à 66 % pour les ménages constitués d'une seule personne, précise l'étude basée sur les résultats de l'enquête sur la consommation et les dépenses des ménages réalisée en 2000-2001. Le Haut Commissariat au Plan relève également que la proportion des ménages ne pratiquant pas le rituel du sacrifice d'animaux vivants à l'occasion de l'Aïd Al Adha passe de 13% pour les ménages dirigés par un membre ayant un niveau d'études supérieures à 4% pour ceux dirigés par un membre qui n'a jamais fréquenté l'école. Il s'avère, par ailleurs, que plus les ménages sont riches, moins ils ont tendance à observer ce rite. Parmi les 10% des plus riches des ménages, 11% s'en dispensent contre 4 % pour les ménages vivant au dessous du seuil de la pauvreté. Cette disparité du comportement social se reflète dans la structure des dépenses des ménages. C'est ainsi que si dans le budget annuel consacré par les ménages marocains à la consommation de viandes, Aïd Al Adha représente à lui seul 25 % de la moyenne nationale. Cette proportion est de 41 % pour les ménages pauvres et de 19 % pour les 10 % des ménages les plus aisés. L'enquête souligne également que le prix moyen des animaux destinés à être abattus à cette occasion a augmenté de 76 % entre 1991 et 2001, passant de 636 DH à 1.121 DH, alors que le montant des dépenses alimentaires n'a augmenté que de 9,6 % au cours de la même période. De ce fait, la consommation des viandes qui représentait 3,4 % des dépenses alimentaires des ménages en 1991 est passé à 5,5 % en 2001, précise la même source. Le HCP prévoit enfin, pour cette année, à l'échelle nationale et sur la base de l'évolution de l'indice des prix de la viande ovine, que la demande d'animaux vivants atteindrait environ 5,6 millions de têtes avec un prix moyen par animal de 1.346 DH et un chiffre d'affaires de 7,6 milliards de DH.