Kamel Daoud est un journaliste et écrivain algérien dont la réputation a dépassé les frontières algériennes, maghrébines. Très connu en France, l'écrivain est en passe de se faire un nom même aux Etats Unis, un pays plutôt fermé à la littérature d'origine maghrébine. « La fierté quand on écrit un roman, ce n‘est pas uniquement de l'avoir écrit. C'est de le voir traduire dans des langues autres que les plus immédiates de son pays », reconnaît non sans fierté Kamel Daoud. L'écrivain sait de quoi il parle puisque son roman « Meursault, contre-enquête » paru à l'international vers 2015, a été traduit dans plus de 30 langues. « Ce roman a très bien marché aux Etats-Unis. Il a été salué et considéré parmi les 10 livres les plus marquants à la date de sa publication », rappelle le chroniqueur. Un certain ennui générateur créativité ... Kamel Daoud parle comme il écrit. Ses mots sont une invitation à la réflexion. Son écriture fluide, audacieuse, précise mais non sans poésie est une série de questionnements et d'enseignements. Pourtant rien, ne prédisposait ce natif de Mesra, un village situé près de la ville portuaire Mostaganem, à l'écriture. Kamel Daoud est d'ailleurs le seul à avoir fait des études dans sa famille. Dans sa Mesra natale, l'écrivain a vécu dans un milieu où régnait le conservatisme et le puritanisme. Il a passé une enfance sans loisirs, sans accès à la télévision et à l'électricité. «L'ennui est essentiel, quand on veut paradoxalement développer la créativité », répond l'écrivain pour faire allusion à la naissance de ce lien indélébile qui le lie à l'écriture. Quand l'écriture devient une ruse contre la mort Car Kamel Daoud entretient une relation singulière avec l'écriture. Plus qu'un moyen d'expression, l'écriture est pour Kamel Daoud le moyen de transmettre le savoir et la sagesse entre les générations. Grâce à l'écriture, un dialogue peut être établi entre des personnes mortes et d'autres qui ne sont pas encore nées. Pour l'écrivain, l'écriture est la seule éternité que l'être humain a pu inventer. Dans son dernier roman Zabor, il écrit : « Ecrire est la seule ruse efficace contre la mort. Les gens ont essayé la prière, les médicaments, la magie, les versets en boucle ou l'immobilité, Mais je pense être le seul à avoir trouvé la solution : écrire ». 2m.ma vous propose de (re)voir l'intégralité de l'intervention de cet écrivain au plateau de Confidences de presse.