81 femmes sont mortes en 2016, victimes de violences conjugales. Un chiffre accablant divulgué par l'observatoire national de la violence à l'égard des femmes. L'instance signale dans un rapport une hausse alarmante au niveau du nombre de femmes déclarant être victimes d'une violence. Les 18-30 ans, les premières à subir des violences physiques "La violence physique la plus répandue au Maroc est celle faite aux femmes. 50% de ces actes de violence sont commis par le conjoint". Un triste constat dressé par l'observatoire dans son deuxième rapport annuel élaboré au titre de l'année 2016. Présenté vendredi lors d'une conférence de presse en présence de la ministre de la Famille, de la Solidarité, de l'égalité et du Développement social, Bassima Hakkaoui, le document met en avant les femmes âgées entre 18 et 30 ans comme la tranche d'âge la plus touchée par la violence physique (plus de 40%). Cette catégorie est suivie par les 31-45 ans, à savoir les femmes en âge d'activité économique. Les lieux publics théâtres des violences Dans le détail, le plus grand nombre d'actes de violence physique et sexuelle à l'égard des femmes, se serait produit dans des lieux publics, déplore ce rapport dont les chiffres ont été collectés auprès des cellules institutionnelles d'accueil des femmes victimes mises en place au niveau des tribunaux, des hôpitaux, des postes de police et de la Gendarmerie. 81 femmes sont mortes en 2016 des violences conjuguales Pis encore, l'observatoire fait ressortir la persistance de cas de violence "dangereuses", à l'instar de la violence conduisant à la mort. Qu'ils soient avec préméditation ou sans intention, 92 meurtres ont perpétrés en 2015 contre 81 en 2016, dénombre l'observatoire. Les femmes sans travail rémunéré sont les plus vulnérables à la violence notamment sexuelle, ajoute la même source, citant des données de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Le viol vient à la tête des violences sexuelles enregistrées au niveau des cellules institutionnelles relevant du ministère de la justice et de la Gendarmerie Royale. Ces dernières ont fait état d'une hausse au niveau du nombre de femmes déclarant être victimes d'une violence ou avoir besoin d'une assistance auprès du personnel de la santé dans le cadre des services de la prise en charge offertes par ces cellules implantées dans les hôpitaux du Royaume. Les femmes âgées, toujours cibles de violences Autre chiffre peu reluisant, 883 femmes âgées de plus de 61 ans étaient victimes de maltraitement en 2015 (6% des cas), et 792 autres en 2016, soit 5%. La violence notamment physique contre les femmes âgées persiste aussi, accuse la même source. L'observatoire cite la définition des violences à l'égard des femmes tels que consacrée dans le projet de loi 103.13 approuvée par la Chambre des représentants le 20 juillet 2016, la considèrant comme étant " tout acte physique ou moral ou abstention basé sur la discrimination en raison du sexe, entraînant des dommages corporelles ou psychologiques, sexuelles ou économiques pour les femmes" et énoncée dans la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.