4.603 victimes se sont présentées aux centres d'écoute en 2016 L'Observatoire marocain des violences faites aux femmes a dévoilé son nouveau rapport. Une nouvelle fois, les chiffres sont alarmants. Selon le document, 4.603 femmes victimes de violences se sont présentées aux centres d'écoute durant l'année 2016. Parmi ces femmes, six ont été assassinées et une femme s'est suicidée. Le rapport signale que 14.724 est le nombre des violences vécues par les 4603 femmes qui ont osé briser le silence. La violence touche toutes les tranches d'âge. Cela dit, la majorité des victimes sont jeunes. Près de 65% sont âgées entre 18 et 38 ans. Notons que 155 femmes sont âgées de moins de 18 ans et 37 femmes violentées sont âgées de plus de 60 ans. Autre constat à relever : la plupart des victimes vivent dans des situations précaires et sont sans emploi. En effet, le rapport relève que 60% des femmes sont au chômage. Quant à celles qui travaillent, elles sont essentiellement des ouvrières (16,5%) ou des femmes de ménage (9%). 39% habitent dans un bidonville ou dans une chambre. Des femmes victimes de pratiques sexuelles non désirées et sans consentement Parmi les types de violence, la violence psychologique arrive en tête avec 41%. Les menaces de coups et de torture sont de loin les plus importantes (983 cas) suivies par les insultes et violences verbales (840 cas), les menaces d'expulsion (206 cas) et les menaces de meurtre (200 cas). Dans son rapport, l'Observatoire fait remarquer que le projet de loi 13-103 ne prend pas en considération les violences psychologiques. Les violences physiques arrivent en seconde position avec 34,21% des cas notifiés. A cause de ces violences, 6 femmes ont perdu la vie et 246 ont échappé à la mort. Toujours selon l'étude, le taux des violences économiques a atteint 10,91%. Dans le cas de ce type de violence, 35% des femmes ont été privées de pensions et 277 ont été expulsées du domicile. Pour ce qui est des violences sexuelles, le nombre de victimes s'est chiffré à 622. Ainsi, 148 hommes ont obligé des femmes à des pratiques sexuelles non désirées et sans consentement. On notera également que 119 hommes ont exercé un viol conjugal, 65 femmes ont été violées et 22 ont été harcelées sexuellement. Ces violences sexuelles engendrent des violences psychologiques et physiques et elles entraînent également une exclusion sociale des femmes. Les projets de lois actuels sous-estiment ces violences. Et pour exemple, le viol conjugal n'est pas toujours puni par la loi. L'étude relève que 1.419 formes de violence juridique ont été enregistrées. Divorce par répudiation, lois sans merci envers les mères célibataires, partage inégalitaire des biens après le divorce et mariage des mineurs sont quelques exemples des violences juridiques dont souffrent les victimes. Parmi les cas signalés, 439 femmes sont privées de pensions. En outre, plusieurs femmes ont été violées par un ami, un partenaire ou autre, mais elles n'ont pas porté plainte à cause des lois qui peuvent les incriminer de relations sexuelles hors mariage. 7 femmes ont été poursuivies en justice à cause de leurs plaintes contre leurs partenaires qui les a violentées (hors mariage) et 26 femmes ont perdu la garde de leurs enfants en raison des lois qui les discriminent. 11.484 effets de violences enregistrés dans les centres d'écoute Le document signale que les effets des violences sur les femmes et les enfants sont tout aussi alarmants: 11.484 effets de violences ont été enregistrés dans les centres d'écoute. 53,05% est le taux des effets des violences sur la santé psychologique. Signalons à ce sujet que 970 femmes ressentent quotidiennement de l'humiliation, 917 vivent avec une peur atroce, 845 femmes ont perdu la joie de vivre , 817 femmes sont devenu insomniaques, 464 femmes sont dépressives et 25 femmes pensent au suicide. Le rapport pointe du doigt l'absence de suivi psychologique des femmes victimes de violences dans les hôpitaux publics (à l'exception des cas jugés comme étant graves). 1.645 est le nombre enregistré des effets des violences sur la santé physique. Ainsi, 1089 femmes ont exposé des marques de coups, des blessures et des fractures. Les violences ont causé une infirmité permanente chez 6 femmes et dont les violences ont causé un avortement dans 11 cas. Les enfants ne sont pas à l'abri des effets de la violence. En effet, 1.171 enfants manifestent des effets au niveau de leurs santés : psychique et physique. 569 enfants souffrent de rupture familiale, 86 enfants souffrent de déperdition scolaire et 85 enfants sont privés de la filiation paternelle. Les enfants développent également des comportements agressifs, d'autres sont devenus toxicomanes.