Le nombre de cas de violence enregistrés par le centre Ennajda d'aide au femmes et enfants victimes de violence à Kénitra a atteint 1936, lors de la période allant du 1er novembre 2009 à fin novembre 2010, contre 585 un an auparavant. Selon un rapport présenté lundi soir par le centre au cours d'une conférence de presse à Kénitra, 619 femmes ont été violentées contre 20 hommes et 1277 enfants ont été victimes de la violence. La violence morale vient en première position, suivie de cas de violence liée à la pension alimentaire de cas de violence physique, d'abandon et d'expulsion du foyer conjugal. Le centre a aussi enregistré des cas liés au non enregistrement sur le cahier d'état civil, au refus d'établissement de l'acte de mariage, de cas de viol, d'adultère, de grossesse hors mariage, de menace de mort, d'harcèlement sexuel et de rapt d'enfants. 272 des personnes ayant commis ces violences exercent des professions libérales, 147 sont des employés, 89 sans emploi, 64 des fonctionnaires, 32 des retraités, et 20 sont des travailleurs marocains à l'étranger. Parmi elles, 122 sont âgées de 18 à 30 ans, 316 de 30 à 50 ans et 211 ont plus de 50 ans. La majorité de ces personnes s'adonnent à la drogue ou souffrent de troubles psychiques et la plupart n'ont pas été à l'école, selon le rapport. Selon la même source, les femmes au foyer viennent en tête des victimes de la violence avec 323 cas, suivies des sans emploi (104 cas), des employées (68 cas), des bonnes (50 cas), des professions libérales (42 cas), des fonctionnaires (26 cas), des élèves et étudiantes (25 cas). Selon l'âge, 50 victimes de la violence ont moins de 19 ans, 403 ont entre 19 et 30 ans, 174 entre 40 et 59 ans et 22 ont plus de 60 ans. 470 parmi elles habitent en milieu urbain, 91 en milieu périurbain et 88 en milieu rural. Les services offerts par le centre vont de l'écoute et l'orientation des victimes à l'assistance juridique en passant par le soutien social, la médiation en vue de la réconciliation et le soutien psychologique et médical. La présidente du centre, Mme Nezha Alaoui, a expliqué, au cours de cette conférence, que le centre représente un outil de recensement et de suivi des cas de violence à travers l'aide qu'il apporte aux femmes et enfants violentés et constitue une base de données importante sur le phénomène dans la région du Gharb Chrarda Beni-Hssen. Les intervenants ont de leur côté indiqué que l'éducation à l'égalité, à la citoyenneté et aux droits de l'Homme constitue le meilleur moyen de lutte contre la violence. Ils ont appelé à la mobilisation de toutes les composantes de la société dans cet effort pour la réalisation d'un développement durable. Le centre d'aide aux femmes et enfantes victimes de la violence organise des activités diverses en matière de lutte contre l'analphabétisme, de santé, d'éducation à la citoyenneté et des droits de l'Homme et des sessions de formation aux femmes violentées pour leur permettre de disposer d'un revenu.