* Malgré une campagne agricole satisfaisante, les importations de blé vont se situer entre 4 et 4,5 millions de tonnes. * A lapproche du Ramadan, dautres produits fortement sollicités, comme le lait, le beurre ou les féculents, connaissent un fort intérêt des importateurs. La facture alimentaire représente un segment important des importations du Maroc. Malgré une campagne agricole encourageante dont les résultats prévisionnels dépassent largement la moyenne nationale, le pays est contraint dassurer une bonne partie de ses besoins alimentaires de létranger. Selon les estimations des experts en matière de céréales et de légumineuses, le Maroc devrait importer entre 4 et 4,5 millions de tonnes de blé. Ce contingentement composé essentiellement de blé tendre, serait destiné exclusivement aux minotiers pour répondre à la qualité de lécrasement. Le ministère de lAgriculture a déjà annoncé un droit de douane de 135% sur les importations de blé pour protéger le produit local, contrairement à lannée dernière où la période décrétée avait été fixée jusquau 31 décembre. Pour cette année, aucune date limite na été encore arrêtée car il faut avoir plus de visibilité et connaître le volume de récolte et des stocks disponibles avant de décider. Le département de tutelle se montre très prudent ; dun côté, il veut protéger aux maximum le produit local mais, de lautre, il ne veut pas connaître le même scénario de la saison 2006/2007 où les importations nont commencé quaprès que le blé avait atteint un niveau record dans les marchés internationaux. Pour cette année, les professionnels restent plutôt confiants. «Les prix pratiqués dans les marchés mondiaux de céréales sont stables. Les grands producteurs comme les Etats-Unis, le Canada, la Russie ou lEurope ont réalisé une bonne campagne. Par ailleurs, les principaux importateurs de blé comme le Maroc, lAlgérie ou lEgypte ont revu à la baisse leurs besoins», explique un opérateur de la place. Pour rappel, les ALE que le Maroc a conclus avec lUE ou les Etats-Unis prévoient des contingentements selon les résultats de la campagne agricole. «Cest la qualité du blé et son coût qui déterminent en gros lorigine des importations», souligne un autre importateur de blé. Malgré les performances de lagriculture marocaine comme la saison passée où les récoltes avaient dépassé les 100 millions de quintaux, le Maroc narrive toujours pas à satisfaire totalement ses besoins. Durant cette saison, il a importé plus de 3 millions de tonnes de blé de létranger pour une valeur dépassant les 3 milliards de DH. Outre le blé, le pays importe la quasi-totalité de ses besoins en maïs. La production locale ne couvre que moins dun mois jusquà un mois et demi de consommation. Le Maroc importe, en moyenne annuelle, 2 millions de tonnes pour une valeur de 3,5 milliards de DH commandées en grande partie par les provendiers pour la fabrication daliment de bétail, alors que les besoins connaissent une croissance régulière qui varie entre 3 et 5. Le sucre est un autre produit de base importé puisque la production locale narrive à satisfaire que 45% des besoins. Le pays importe entre 650.000 à 700.000 tonnes de sucre brut qui est raffiné dans les usines locales. Suite aux récentes inondations dans le Gharb, plusieurs milliers dhectares de canne à sucre ont été endommagés, augmentant de ce fait les besoins en importations du Groupe Cosumar, lopérateur qui a le monopole de fabrication de cette denrée. Mais bien que la canne ne représente que 30% du sucre fabriqué localement, il faut dire que la betterave, qui en représente 70%, ne peut compenser les pertes. Les prix du sucre à linternational connaissent des hauts et des bas. A linstar de la flambée des matières premières, les prix du sucre ont connu une forte envolée en 2008 et au début de 2009 à cause dun rendement défavorable dans les principaux pays producteurs et aussi de leffet de la spéculation. Lhuile végétale brute et les oléagineux sont également importés puisque la production locale narrive à satisfaire que 10 à 15% des besoins. Ces produits servent au raffinage pour la production de lhuile de table ou pour la fabrication daliment de bétail. A lapproche du mois de Ramadan, plusieurs produits alimentaires sont fortement demandés. Il sagit du lait pour lequel les importations varient entre 15.000 et 30.000 tonnes selon la saison agricole et aussi selon la coïncidence ou non du mois sacré avec la période de lactation. Pour cette année, le Ramadan commencera à partir de la deuxième semaine daoût et se terminera avant la mi-septembre, une période connue pour son faible rendement en matière de production laitière. Lautre produit très demandé à lapproche du Ramadan est le beurre dont les prix à la consommation ont connu une forte flambée ces dernières années et bien que les cours pratiqués à linternational ont connu une nette baisse. Le ministère des Affaires générales a diligenté une enquête soupçonnant un accord tacite entre les importateurs de beurre pour maintenir un monopole de fait.