- Abdellatif Bernossi, Président de lOrdre des experts-comptables, explique les motivations dun tel événement et analyse ce qui fait lactualité de lOEC. - Finances News Hebod : Quelles sont concrètement les objectifs visés de lorganisation des journées internationales ? - Abdellatif Bernossi : Lessentiel, pour nous, est de démontrer que la profession dexpert-comptable au Maroc est parfaitement en phase avec ce qui se passe partout dans le monde, notamment en terme dadoption des normes internationales. Cela est valable aussi bien pour les normes comptables, daudit ou encore du comportement déthique et de déontologie. Ceci est extrêmement important dans notre métier dans le sens où, sans le respect de ces règles, on ne peut être serein et efficace. - F. N. H. : Lorganisation dun tel événement nest quune étape dans votre plan daction. Quels sont vos autres chantiers? - A. B. : Effectivement, lOrdre des experts-comptables a élaboré son plan daction en conformité avec les normes internationales édictées par lIFAC. Il sétale sur trois ans et devrait sachever en 2011. Concrètement, il sagit dun plan englobant à la fois la gouvernance propre de lOEC, ainsi que la formation et le contrôle qualité. A ce niveau, lOEC effectue déjà un contrôle de qualité sur ses membres. Nous venons dadopter une norme obligeant les cabinets à avoir un contrôle interne et nous sommes en train de mener une réflexion pour introduire la supervision de la profession ou, en dautres termes, comment contrôler de manière externe et indépendante la profession dauditeur et de commissaire aux comptes. - F. N. H. : La création de lOrdre des comptables agréés continue dentretenir la polémique. Quen est-il exactement ? - A. B. : Ce que nous déplorons, est que ce projet a été fait sans que le ministère des Finances nous ait consultés auparavant. Lautorité de tutelle na effectivement pas jugé utile de nous associer à lélaboration de cette loi alors que nous sommes concernés. Cest regrettable de voir ce projet se faire sans les professionnels ayant le statut dexperts-comptables. Cela dit, nous ne sommes aucunement contre la réglementation de la profession de comptables agréés, mais pas de cette manière. Aujourdhui, il existe un millier de cabinets qui exerce la comptabilité de façon anarchique et la réglementer est une nécessité, mais pas en venant rassembler tout ce monde dans un cadre légal. Dabord, il fallait faire une étude prospective pour connaître les besoins du pays en la matière. Ensuite, il fallait nous consulter afin de décider de la meilleure manière dorganiser les comptables agréés. Il ne faut pas omettre quil existe un décret depuis 1993 et qui réglemente cette profession. Cest à partir de là quil fallait travailler ce projet. De notre côté, nous aurions très bien pu intégrer ce corps-là dans lOEC avec deux collèges, lun réservé aux experts-comptables et lautre aux comptables agréés, moyennant une formation interne de stages Petit à petit, ces comptables agréés seraient devenus des experts-comptables. Dailleurs, dans les pays développés, il ny a quun seul métier, cest celui de lexpert-comptable. Sur un autre registre, la dénomination de ce corps «Ordre»peut prêter à confusion. - F. N. H. : Avez-vous entamé des démarches auprès du ministère pour corriger la situation ? - A. B. : Evidement, nous avons présenté nos doléances, mais nous navons pas été écoutés, malheureusement. Là, nous allons porter nos démarches au niveau du Parlement où nous allons expliquer notre position aux parlementaires.