* Depuis lélection des nouvelles instances de lOEC, trois axes stratégiques ont été définis pour les trois années du mandat. * Une Commission initiée par le Conseil National de la Compatibilité travaille actuellement sur la réécriture du Code Général de Normalisation Comptable à la lumière de lévolution de la normalisation internationale. * La nouvelle loi sur la SA a accru la responsabilité du commissaire aux comptes tout en élargissant le champ de cas dincompatibilité du commissaire aux comptes. * Un tour dhorizon avec Abdellatif Bernossi, Président du Conseil National de lOrdre des Experts-comptables. Finances News Hebdo : Depuis votre élection en tant que président du Conseil National de lOrdre des Experts-comptables, quels sont les principaux chantiers auxquels vous vous êtes attelé ? Abdellatif Bernossi : Depuis leur élection en mars dernier, les nouvelles instances de lOrdre ont défini trois axes stratégiques qui constituent le socle du plan daction pour les trois années du mandat. Le positionnement institutionnel de lOrdre et ses rapports avec les différents partenaires publics et privés constitue le premier de ces axes. Il vise à rehausser limage de la profession en la faisant se réapproprier son rôle incontournable dans lenvironnement comptable, juridique et financier des affaires. Pour ce faire, la formation a été érigée également en option stratégique avec ses deux volets. La formation aux professions de la comptabilité, et la formation continue des membres de lOrdre. La formation permet de garantir la qualité des prestations et constitue un outil indispensable pour être à la hauteur du rôle que nous ambitionnons de jouer sur le champ économique national. Enfin, la réglementation des professions de la comptabilité est le troisième axe qui vise, non seulement à protéger la profession des dérives mal intentionnées, mais surtout à assainir lexercice des métiers de la comptabilité et à mettre un terme à lanarchie qui y règne. Articulés autour de ces axes, plusieurs chantiers sont lancés ; pour certains, depuis le mandat précédent. Il sagit, sans que cette liste soit exhaustive, de : - Lintégration des normes marocaines dans le processus de normalisation internationale conduit par lIFAC (Fédération Comptable Internationale), dont le Maroc est membre. - La refonte du code de déontologie de lOrdre à la lumière des exigences de lIFAC en la matière et conformément à celles-ci. - Le renforcement du contrôle qualité des activités des membres de lOrdre, et la mise en place de sanctions en cas de non-respect de la norme formation. - Lélaboration dun guide de lexpertise-comptable à linstar du manuel des normes daudit lequel entrera en application en 2009. - La participation active avec lassociation des comptables agréés à la création dune instance nationale des comptables agréés, sur la base du projet établi par le ministère des Finances. - Dynamisation et ouverture aux entreprises de lInstitut de Formation de lOrdre situé à Casablanca. - Réforme du diplôme national dexpert-comptable en collaboration avec lISCAE. - Mise à jour du Code Général de Normalisation Comptable à la lumière de lévolution économique du pays et de celle des normes internationales, sous la houlette du Conseil National de la Comptabilité. - Consolidation de la présence de lOrdre à linternational, notamment auprès de lIFAC, la FIDEF, la FCM et le Monde arabe. - Création dun fonds duvres sociales. Pour accompagner ces chantiers, lOrdre prépare des actions de communication interne et externe. F.N.H. : Pensez-vous que lOrdre des Experts-comptables se veut aujourdhui un organe consultable par les différents partenaires tels que le ministère des Finances, la CGEM, le CDVM ? A. B. : A la lumière de ce qui précède, et compte tenu de notre responsabilité légale en tant que garants de la transparence de linformation financière, nous sommes considérés comme des acteurs de premier plan de la sphère juridique et économique en rapport avec le monde des affaires, quil soit public ou privé. Et à ce titre, nous agissons en concertation permanente avec différents départements ministériels tels que les Finances, la Justice, ou le Commerce et lindustrie, ainsi quavec le CDVM et, bien entendu, la Direction Générale des Impôts. Par ailleurs, plusieurs de nos membres sont très actifs à titre personnel, dans des commissions publiques ou au sein dorganisations professionnelles telles que la CGEM ou lANMA. F.N.H. : Quel est le rôle joué par lOEC dans lélaboration du projet de Loi de Finances 2009 ? Quelle évaluation faites-vous dudit projet ? A. B. : LOrdre ne joue aucun rôle dans lélaboration du projet de Loi de Finances. Il est consulté au même titre que les autres partenaires des Finances et nous donnons notre avis sur les aspects techniques des dispositions de la loi. A ce sujet, il est intéressant de bien clarifier le rôle de lOrdre. En effet, lOrdre na pas à se prononcer sur le contenu économique, social ou politique de la loi fiscale. En revanche, lOrdre est partie prenante essentielle dans linterprétation rigoureuse de la loi fiscale telle quelle émane du législateur, aussi bien dans sa lettre que dans son esprit. De même, ses membres sont parfaitement fondés à rechercher loptimisation fiscale, dans le respect total de la loi, en leur qualité de conseil de lentreprise. Evidemment, ceci peut parfois créer des heurts avec lAdministration fiscale. Cette confrontation de positions nous paraît saine et constructive. Elle permet de conforter la crédibilité du Maroc en termes de transparence, de stabilité et de visibilité aux yeux des investisseurs, le tout dans un climat de franche collaboration avec lAdministration fiscale. F.N.H. : Quel est limpact de la récente réforme de la SA sur le rôle de lexpert-comptable ? A. B. : La loi 20-05 modifiant la loi 17-95 sur la société anonyme est une étape dans le processus damélioration de lenvironnement juridique des affaires. Elle devrait être rapidement suivie dune nouvelle refonte plus à même de répondre aux attentes de toutes les parties intéressées. Pour ce qui nous concerne, on retiendra que la nouvelle loi a accru la responsabilité du commissaire aux comptes tout en élargissant le champ de cas dincompatibilité du commissaire aux comptes en même temps que le champ des cas dincompatibilités. F.N.H. : Depuis ladoption du Code Général de Normalisation Comptable, on na pas assisté à un changement tenant compte des mutations économiques. Quen pensez-vous ? A. B. : Une Commission initiée par le Conseil National de la Compatibilité, dont lOrdre est partie prenante, travaille actuellement sur la réécriture du Code Général de Normalisation Comptable à la lumière de lévolution de la normalisation internationale, notamment en matière dIFRS. Cest un chantier important et déterminant pour lintégration économique du Maroc dans la mondialisation. Signalons à cette occasion que dautres commissions travaillent, notamment, sur la préparation dune loi sur la consolidation et sur le plan comptable des OPCVM.