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Fessal Kohen, un bourreau du travail !
Publié dans Finances news le 12 - 04 - 2007

Il est de ceux qui n’aiment pas crier sur les toits ce qu’il fait, ni faire étalage de sa vie, mais une fois n’est pas coutume. Fessal Kohen, le Président du Conseil National des Experts-Comptables (OEC), nous ouvre son cœur.
Né le 27 janvier 1957 à M'Bour au Sénégal, cet expert-comptable diplômé d’Etat (France) a vécu orphelin. «J’ai perdu mes parents à l’âge de 7 ans. C’était très dur, mais en même temps c’est dans ce contexte très difficile de la vie que j’ai puisé ma force et compris que je ne pouvais compter que sur moi-même». La vie n’a pas toujours été douce pour lui.
Cet originaire de la ville de Fès a néanmoins eu la chance d’avoir des frères aînés très solidaires qui ont pris en charge son parcours scolaire et lui ont permis de suivre son cursus scolaire et universitaire et d’étudier l’expertise-comptable en France. «Je leur rends vraiment hommage pour ce qu’ils ont fait pour moi. Je pense que la solidarité familiale est quelque chose de sacré et de très ancré dans la société marocaine».
Cette situation, bien que peu confortable, a poussé Fessal Kohen à réfléchir sur son devenir, et ce depuis son jeune âge. Il a senti depuis le départ que s’il voulait s’en sortir, il se devait de travailler durement pour réussir son parcours. «Cela m’a donné une telle motivation que j’ai passé mon temps à préparer, à chaque fois, le diplôme de l’année suivante». Et c’est depuis son jeune âge qu’il a cultivé une grande passion pour les études et le travail. Une fois les vacances arrivées, il quittait Fès pour Casablanca où l’accueillaient son frère et feue sa grande sœur.
Des vacances ponctuées de grandes balades au bord de la mer et de projections de films casablancais. Ce n’était pas forcément une enfance de famille aisée, mais Fessal en garde de très bons souvenirs. Il illustre un bel exemple de persévérance et de réussite. «Une fois que j’ai eu mon Bac, je suis parti à Troyes en France où j’ai intégré l’Institut Universitaire de Technologie pour faire un DUT de gestion des entreprises et administrations. J’ai réussi mon diplôme et je me suis dirigé vers Grenoble où j’ai intégré l’Institut d’Etudes Commerciales pour suivre en cours du soir le certificat supérieur juridique et fiscal et le certificat supérieur en organisation et gestion des entreprises. Ces deux certificats supérieurs me permettaient d’avoir ce qu’on appelait à l’époque le DECS, le Diplôme d’Etudes Comptables Supérieures».
En France, il menait une vie estudiantine tranquille mais réservée. Fessal l’étudiant ne cherchait pas à avoir beaucoup d’amis, il se limitait à deux ou trois personnes comme camarades de classe, des personnes sérieuses voulant travailler et réussir dans la vie. Avec tous ses diplômes, Fessal Kohen voulait obtenir le Certificat Supérieur de Révision Comptable à Paris. Mais pour cela, il se devait de trouver un stage d’expertise-comptable. Fessal est donc rentré au Maroc où il a intégré, dans le cadre de son service civil, une société relevant du ministère de l’Agriculture, tout en étant encadré par un expert-comptable. Il a fini par décrocher son certificat de Révision Comptable en 1986. A partir de la troisième année au Maroc, il a intégré en qualité d’expert-comptable mémorialiste le cabinet Audit Maroc, cabinet fondé par M. Azeddine Benmoussa, à Rabat. Depuis, il ne l’a plus quitté. Ce cabinet est devenu par la suite KPMG dont il est devenu associé en 1992. En mars 2005, il est élu à la présidence du Conseil National de l’Ordre des Experts-Comptables.
N’est pas Président de l’Ordre qui veut ! Fessal est connu pour son attachement à la transparence totale dont il fait d’ailleurs preuve de l’avis de ses confrères. «Je me dois d’être transparent vis-à-vis d’autrui, et exige que cela soit réciproque !».
Depuis qu’il est à la tête de l’Ordre, il s’efforce de maintenir la cohésion entre tous les membres et place tout le monde sur un pied d’égalité.
Lors des élections, il y avait deux mouvements qui se disputaient la présidence de l’Ordre. Fessal faisait partie de l’un de ces mouvements. Mais une fois élu, il s’est intéressé à l’ensemble des membres de l’Ordre. «Si vous prenez les membres élus, que ce soit au niveau du Bureau ou au niveau du Conseil national, vous allez constater qu’il y a un mixage et une représentation de ces mouvements, et ce pour assurer un équilibre et aplanir les difficultés qui ont existé par le passé». D’ailleurs, parmi les Ordres qui existent, celui où il y a le moins de dissension et le plus crédible est celui qui tire la profession vers le haut ; on cite l’OEC parmi les premiers.
Que ce soit au Bureau ou à l’Ordre, Fessal Kohen a acquis cette réputation de bourreau du travail et ça lui plaît. «J’aime ce que je fais et je respecte les autres tant qu’ils respectent eux-mêmes les valeurs du travail et les valeurs de la société». Dans le cadre de sa fonction de Président de l’Ordre, il a été sollicité pour donner un coup de main ou assister certaines associations, notamment l’ALSC qui se fait auditer régulièrement par un cabinet externe. «J’ai été convié par le Professeur Himmich à présider le Comité de garantie de la transparence, j’ai accepté volontiers de faire partie d’une équipe de personnalités reconnues pour leur dévouement associatif, en tant qu’accompagnant de l’opération SidaAction 2005. Nous avons également été sollicités depuis deux ans par l’Agence Médiation qui s’occupe de l’émission Challengers sur 2M pour participer, soit en tant que support, soit en qualité de partenaire privilégié de cette opération et nous avons accueilli, pas plus tard que la semaine dernière, les cinq finalistes dans notre centre de formation de l’Ordre des Experts Comptables que nous avons encadrés, coachés et dont nous avons revu les projets. Tous ont participé en tant que professionnels, mais surtout en tant que citoyens marocains, car nous devons participer à apporter quelque chose aux jeunes pour qu’eux aussi fassent de même avec nos enfants et les générations à venir».
Cela en dit long sur l’homme. Sur l’évolution de l’expertise-comptable, Fessal Kohen estime qu’en 10 ans le bilan est satisfaisant, puisque durant cette période les instances ordinales se sont consacrées à la sortie de plusieurs textes et devaient légiférer pour mettre à la disposition de leurs membres tout ce qu’il faut (normes sur le budget horaires, normes sur les incompatibilités et indépendance, norme sur la formation…) pour exercer la profession dans un cadre serein, sérieux et responsable. «Durant cette période, une importante norme a vu le jour, celle du contrôle qualité ou contrôle de l’activité professionnelle ; et nous avons pris, comme engagement auprès de nos membres, la mise en œuvre effective de cette norme. Les résultats, obtenus au titre de la première campagne de contrôle de l’activité professionnelle qui a démarré à partir de juillet 2006, achevée à la mi-février 2007, sont rassurants».
Évidemment, Fessal Kohen ne prétend pas que tout soit bon, c’est pourquoi le Conseil national de l’OEC a lancé, avec ses deux Conseils régionaux, des plans de formation, 40 heures chaque année, pour améliorer davantage la pratique professionnelle des membres de l’Ordre. «Notre Conseil, qui se tiendra cette semaine, décidera du lancement de la deuxième opération de contrôle qualité. Il y a lieu de noter que toutes les actions de formation, que nous réalisons à travers notre institut ou centre de formation, ne sont pas réservées qu’à nos membres. Nous avons également ouvert les portes de notre institut de formation aux entreprises qui souhaitent former leurs cadres sur les thèmes de gestion, d’audit, de comptabilité et de fiscalité que nous organisons».
Malgré ses 25 ans d’expérience et une grande responsabilité professionnelle, Fessal Kohen essaie de trouver du temps à consacrer aux loisirs. S’il aime bien la musique andalouse ou les films policiers, il préfère consacrer son temps libre à son épouse et à ses trois enfants, une fille et deux garçons. Chez lui, Fessal Kohen est un papa très cool, avec une épouse merveilleuse qui veille à l’éducation et l’épanouissement des enfants. Fessal reconnaît la valeur du couple et la nécessité d’être proche de son épouse et de ses enfants. Alors il se rattrape le week-end. Il essaye d’inculquer à ses enfants les valeurs du respect d’autrui, du respect du travail et d’être responsable dans la vie.
Même le sport, qu’il pratiquait deux à trois fois par semaine, a été réduit, compte tenu de ses charges de travail, à une fois par mois ! Alors, s’il devait changer quelque chose dans sa vie, ce serait d’avoir un peu plus de loisirs et peut-être même apprendre à jouer de la musique, mais surtout ne rien changer à son parcours personnel ni professionnel ! «J’aime mon métier d’expert-comptable et mon travail que je partage avec mes confrères et toute l’équipe de notre cabinet».
Et cela, personne ne peut rien y changer !


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