L'Union marocaine du travail (UMT) a organisé, lundi, une conférence de presse à Casablanca pour expliquer les raisons de la grève nationale prévue les 5 et 6 février 2025 avec de nombreuses autres centrales syndicales, dans les secteurs public et privé. Secrétaire général de l'instance, Miloudi Mokharek a déclaré que l'initiative était prise en protestation contre les politiques impopulaires du gouvernement et la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens, en particulier la classe ouvrière. La contestation porte aussi sur l'attitude gouvernementale qualifiée d'«irresponsable», concernant le cadre légal du droit de grève. En effet, cette conférence de presse s'est tenue le jour même où la Chambre des conseillers a approuvé, plus tard dans la nuit, le projet de loi organique sur le droit de grève. Cette séance a été marquée par le retrait des parlementaires de l'UMT, en protestation contre cette mouture. Pour Miloudi Mokharek, cette grève intervient également en protestation «contre le chef du gouvernement, qui n'a pas respecté ses engagements de mettre en place un dialogue social, malgré le mémorandum et la charte sociale signée précédemment au sein de l'UMT, du patronat et de la Primature, en vue de tenir deux sessions par an, au cours des mois d'avril et de septembre». A ce titre, il rappelle que «le chef de l'exécutif a annulé ces deux rendez-vous sans raison». Plusieurs autres instances ont également annoncé faire grève. Regroupant neuf organisations, dont celles de la santé publique, le Front marocain contre les lois sur la grève et sur la retraite a appelé les travailleurs à participer massivement à cette mobilisation. De son côté, la Confédération démocratique du travail (CDT) a souligné que la participation à ce mouvement était une «réponse au mépris continu du gouvernement envers la voix des masses populaires souffrant des inflations». La centrale syndicale mène la fronde également avec ses organisations sectorielles. D'autres centrales se joignent également à la grève, à l'image de l'Organisation démocratique du travail (ODT) et la Fédération des syndicats démocratiques (FSD). Pour sa part, la Fédération nationale de l'enseignement (FNE) a appelé toutes les catégories de travailleurs du secteur, les fonctionnaires du public et les salariés du privé à y participer. La Fédération nationale du secteur agricole (FNSA) affiliée à l'UMT a mobilisé également ses adhérents dans le même sens, «en signe de protestation contre la détérioration des conditions de travail de la classe ouvrière».