La grève générale de la fonction publique annoncée par les cinq syndicats la FDT, l'UMT, l'UGTM, l'UNTM et l'ODT a été largement suivie à travers le royaume. Selon la FDT et l'ODT, le taux de participation enregistré dépasse 85%. Cinq syndicats ont adhéré à ce mouvement de débrayage qui touche la fonction publique, les collectivités locales et les établissements publics. Il s'agit de la Fédération démocratique du travail (FDT), l'Union marocaine du travail (UMT), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), l'Organisation démocratique du travail (ODT) et l'Union national des travailleurs du Maroc (UNMT). Selon Mohamed Benhamou, membre du bureau central de la Fédération démocratique du travail (FDT), la grève nationale de la fonction publique a été largement suivie dans tous les secteurs : fonction publique, collectivités locales et établissements publiques. Il souligne que le taux d'adhésion varie entre 90 % à 98%. Et d'ajouter que l'appel à la grève a été respecté dans la plupart des villes marocaines à Casablanca, Rabat, Tanger, Fès, Agadir qui a enregistré un taux de participation de plus de 90%, Safi, Nador, Tétouan, Taroudant, etc. « Cette adhésion massive à ce mouvement de débrayage est un signe d'alarme qui traduit le ras le bol et l'ampleur du malaise des fonctionnaires et leur protestation quand aux conditions défavorables de travail. C'est un message claire adressé au gouvernement qui doit répondre à leurs revendications urgentes », affirme notre interlocuteur. Benhamou indique que la grève s'est passée dans le calme marqué par le sens de responsabilité des grévistes. L'Organisation démocratique du travail (ODT) déclare de son côté une forte participation des fonctionnaires. Selon Ali Lotfi, secrétaire général de l'ODT, le taux varie entre 85% et 95% selon les régions avec une grande adhésion enregistrée particulièrement dans les secteurs de l'enseignement, de la santé et les collectivités locales. Les adhérents de l'ODT se sont également manifestés devant le Parlement le même jour. « Ce sit in devant le parlement a pour but de mettre les élus devant leur responsabilité quant au débat en cours sur le projet de loi des Finances et à prendre en compte les doléances de la classe ouvrière », souligne le S.G. de l'ODT. L'ODT déclare que ce débrayage est une manifestation contre la politique antisociale du gouvernement actuel et aussi un appel qui lui est lancé pour l'inciter à s'asseoir à la table des négociations. Cette mobilisation à l'échelle nationale s'inscrit dans un contexte social marqué par l'échec du dialogue social dont le round qui devait se tenir en septembre n'a pas eu lieu. Des revendications des centrales syndicales sont toujours restées sans écho. Il s'agit, en premier lieu, de la révision à la hausse des salaires en parallèle avec la cherté de la vie. A ce sujet, les représentants des fonctionnaires appellent à l'application de l'échelle mobile des salaires tenant compte de la recrudescence du coût de la vie et la dégringolade sensible du pouvoir d'achat. Figure également au cahier revendicatif, la régularisation globale des promotions dans les cycles de la fonction publique ainsi que l'indemnisation des fonctionnaires affectés dans des régions éloignées. La réforme de la retraite constitue aussi l'une des principales attentes des syndicats. A souligner qu'à ce sujet, le projet de réforme n'a pas été inclu dans le budget 2011. Et pour cause, le consensus entre les syndicats et le gouvernement sur la question n'a pas abouti. Les syndicats appellent, par ailleurs, à la suppression des échelles de 1 à 4 dans la fonction publique, la baisse de l'impôt général sur le revenu (IGR), la révision du statut de la fonction publique et le respect des libertés syndicales.