L'Organisation démocratique du travail appelle médecins, infirmiers et autres cadres du secteur de la santé à observer une grève nationale aujourd'hui et demain. Selon le ministère de la Santé, cet appel au débrayage serait faiblement suivi. Rentrée sociale mouvementée. La saison des grèves démarre de nouveau. L'Organisation démocratique du travail (ODT) a ainsi appelé à une cessation de travail, de 48 heures, dans le secteur de la santé, aujourd'hui et demain. L'arrêt de travail concernera, selon un communiqué du syndicat, l'ensemble des Centres hospitaliers et CHU du Royaume tous services confondus, à l'exception toutefois des services Urgences et soins intensifs et de réanimation qui fonctionneront au régime minimum. La liste des revendications reste la même que lors des précédents points d'ordre. L'Organisation démocratique du travail appelle ainsi pour une énième fois à une revalorisation des salaires, promotion interne, amélioration des conditions du travail, révision à la hausse des indemnités. Seule nouveauté, l'ODT revendique la création d'un «conseil national de santé». «Ce conseil aura pour mission de préparer une charte nationale du secteur de la Santé. Celle-ci apportera une vision stratégique à long terme avec des principes généraux», déclare à ALM, Ali Lotfi, le secrétaire général de l'ODT. Le syndicat entend en outre protester contre ce qu'il considère comme une «attitude négative du ministère de la Santé». Au département de Yasmina Badou, il s'agit d'un appel au débrayage comme le ministère en a vécu d'autres. Cela d'autant que l'ODT est crédités d'une représentativité quasi nulle. «Ce n'est pas un syndicat représentatif et la grève n'affectera en rien le travail du ministère et l'activité dans les hôpitaux», affirme un haut responsable du ministère de la Santé. «Le département de tutelle refuse d'entamer des négociations avec notre syndicat sous des prétextes non fondés.Selon le ministère, notre centrale syndicale n'est pas représentative», soutient M. Lotfi. Rien n'est moins faux, tient-on à préciser au ministère de la Santé. «Les portes au dialogue ont toujours été ouvertes et le resteront», affirme ce responsable du ministère. Cela d'un côté, de l'autre coté, c'est l'Organisation internationale du travail, l'OIT, qui fixe les critères de représentativité des centrales syndicales dans chaque pays. Quoi qu'il en soit, le ministère et le gouvernement, en général, maintiennent leur volonté de poursuivre le dialogue social avec les différents partenaires sociaux. Un nouveau round des pourparlers avec les cinq syndicats les plus représentatifs (l'UMT, la FDT, la CDT, l'UGTM et l'UNTM) est prévu dans les jours à venir. La situation du secteur de la santé sera l'un des points abordés lors de ces rencontres entre gouvernement et syndicats. Pour ce qui de l'appel au débrayage d'aujourd'hui, le ministère estime qu'il serait «faiblement suivi».La grève étant un droit garanti par la Constitution, ce qui n'empêche pas le ministère à l'instar des autres départements, d'adopter une attitude ferme. «Les deux journées chômées seront retranchées des salaires des grévistes», prévient ce responsable du ministère de la Santé. A noter que l'ODT n'est pas le seul syndicat à appeler à cette grève nationale de 48 heures dans le secteur de la santé. Les deux centrales affidées au Mouvement populaire, le Syndicat populaire des salariés (SPS) et l'Union démocratique du travail (UDT) ont également appelé à un arrêt du travail de deux jours dans le secteur de la santé dans tout le pays ces 17 et 18 septembre.