Le gouvernement se trouve face à un chemin semé d'embûches pour faire adopter ses réformes sur la grève et les retraites, alors que des mouvements syndicaux commencent à se mobiliser contre ce qu'ils jugent être des propositions « régressives » et « sournoises ». Six organisations syndicales et associatives du secteur public ont uni leurs forces pour former « l'Union Marocaine contre les lois sur la grève et la retraite », suite à des consultations sur ces projets de loi controversés. Cette coalition regroupe la Fédération Nationale de l'Enseignement (FNE) – Tendance Démocratique, la Fédération Nationale du Secteur Agricole affiliée à l'Union Marocaine du Travail (UMT), le Syndicat Indépendant des Infirmiers et Techniciens de la Santé, le Syndicat Indépendant des Médecins du secteur public, le Syndicat Indépendant du corps de l'Inspection du Travail, et le Corps National des Techniciens au Maroc. Les négociations entre le gouvernement, représenté par le ministère de l'Inclusion Économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des compétences, et les syndicats, notamment l'UMT, sont actuellement dans l'impasse, ces derniers ayant rejeté à plusieurs reprises les propositions gouvernementales concernant la législation sur la grève. Dans ce contexte tendu, Miloudi Muokharik, Secrétaire Général de l'UMT, a vivement critiqué les initiatives gouvernementales, déclarant : « Nous sommes en tête sur tous les fronts qui s'opposent à la loi sur la grève et au soi-disant dossier de la retraite, et soutenons tous les efforts et les luttes ». Il a ajouté, dans une déclaration à Hespress, que « l'Union Marocaine du Travail maintient sa position ferme, en opposition et en résistance à tout projet régressif qui porte atteinte aux droits de la classe ouvrière dans les protestations ». Muokharik a également dénoncé le projet présenté par le gouvernement actuel en le comparant à une tentative antérieure : « Ce projet ne diffère pas du projet présenté par le gouvernement d'Abdelilah Benkirane, sauf qu'il est présenté de manière trompeuse ». Il a averti que l'UMT utiliserait tous les moyens nécessaires pour s'y opposer, affirmant : « Avec détermination et conviction que ce droit est un droit humain, nous le défendrons dans l'Union avec toute notre force et nous encouragerons toutes les initiatives pour contrer toute loi oppressive et sinistre ». Par ailleurs, Muokharik a rappelé avec fierté les précédents succès du syndicat : « En 2016, lorsque le gouvernement de Benkirane a tenté de faire adopter cette loi que nous avons appelée "la loi répressive sur la grève", l'UMT s'y est opposée. Nous avons mobilisé et contacté tous ceux qui sont concernés, organisé des manifestations devant le Parlement et avons réussi à geler cette loi sinistre au Parlement depuis 2016, et nous continuons à lutter contre elle ». Depuis sa création en 2001, l'UMT s'est tenue seule contre les projets qu'elle juge régressifs, selon Muokharik : « Nous nous opposons avec force aux gouvernements successifs, et le Secrétariat général de l'Union est en première ligne des fronts, nous nous opposerons à toute loi réglementaire afin qu'elle ne devienne pas une loi oppressive et ne transforme pas en loi criminelle les syndicalistes et les grévistes jetés en prison ». Enfin, Muokharik a réaffirmé l'engagement indéfectible de l'UMT à défendre les droits humains et constitutionnels fondamentaux en matière de grève, tout en continuant à résister aux tentatives de restreindre ces droits essentiels pour les travailleurs marocains.