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Défense du patrimoine culturel et «nationalisme»
Publié dans Barlamane le 03 - 02 - 2025

La préservation du patrimoine culturel, qu'il soit matériel (monuments, vêtements traditionnels, objets artisanaux) ou immatériel (danses, musiques, recettes, savoir-faire), est un enjeu essentiel. Il ne s'agit pas seulement de défendre une identité et un savoir-faire, mais aussi de renforcer la mémoire collective et la compréhension du passé et garantir la transmission des traditions et des connaissances aux générations futures. Il faut aussi empêcher l'appropriation d'éléments de ce patrimoine par d'autres.
Le patrimoine est un vecteur d'identité et de continuité pour les peuples. Dans un monde de plus en plus «globalisé», où les influences culturelles s'entrecroisent et se mélangent, il est crucial de reconnaître les racines historiques d'un patrimoine et de respecter le peuple qui lui a donné naissance et l'a façonné.
Cette question devient particulièrement sensible lorsqu'un Etat revendique l'origine ou la paternité de certains éléments patrimoniaux d'un Etat voisin. Des différends existent dans plusieurs régions du globe, en particulier :
Le pisco (Chili # Pérou # Bolivie) : ce spiritueux est revendiqué principalement par le Pérou et le Chili, chacun affirmant en être le véritable inventeur.
La pomme de terre (Chili # Pérou) : le Pérou met en avant son rôle comme berceau de la pomme de terre, mais le Chili soutient que certaines variétés aujourd'hui répandues proviennent de son territoire.
Le kimchi (Corée du Sud # Chine) : ce plat traditionnel coréen de légumes fermentés a été revendiqué par la Chine sous le nom de «pao cai», soulevant un tollé en Corée du Sud.
Croisade algérienne
Dans sa croisade multiforme contre le Maroc, l'Algérie revendique plus ou moins officiellement plusieurs éléments du patrimoine marocain, notamment le caftan et le zellige, auxquels s'ajoutent, selon les circonstances, des spécialités gastronomiques marocaines ou des formes musicales.
Le régime algérien a lancé depuis quelques années une guérilla contre le label Maroc. Cette campagne fait partie d'un plan plus vaste dont le but à peine dissimulé est de déstabiliser le Maroc en y fomentant des troubles, de le diviser et de l'affaiblir en y semant les graines du séparatisme. L'action des milices du polisario ayant échoué, Alger multiplie les fronts. Systématiquement, des pages internet, notamment Wikipédia, sont prises pour cibles, soit pour en éliminer toute référence au Maroc, soit pour falsifier des données ou des dates, soit, pire encore, pour substituer le mot Algérie à celui de Maroc. Ce dernier, dans une paranoïa sans nom, n'est plus cité dans les journaux télévisés algériens, mais remplacé par «Makhzen» et le royaume est ignoré dans les bulletins météo.
L'envergure de l'opération ciblant l'identité du Maroc, son patrimoine et sa culture, exclut l'hypothèse de l'œuvre isolée de quelques internautes oisifs. Il s'agit, de toute évidence, d'une action conçue, concertée, mise en œuvre et conduite par un service relevant de l'Etat algérien. Ce dernier a mobilisé des moyens considérables, humains et matériels, au service de cette entreprise de déprédation et de sape. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir le nombre considérable de comptes actifs dans ce cadre sur les principales plateformes des réseaux sociaux. Le régime algérien s'est investi dans une véritable «guerre de quatrième génération»1 contre le Maroc, alors qu'il n'y a pas longtemps ses responsables faisaient mine d'appeler à la vigilance contre ce genre de pratiques.
Les troupes des services algériens poussent l'outrecuidance jusqu'à diffuser des élucubrations risibles, comme par exemple prétendre que c'est le maréchal Lyautey qui a donné son nom au Maroc en 1912. La meilleure défense étant l'attaque, c'est la tactique qui semble avoir été mise au point pour faire oublier l'origine de l'Algérie actuelle, hier française, aujourd'hui «république démocratique et populaire.» Le Maroc connaît son passé et n'a aucune angoisse existentielle. Des centaines de livres, certains écrits par des étrangers, en portent le témoignage irréfutable.
Face à cette guerre, le Maroc ne reste pas inactif, soucieux qu'il est de ne pas permettre que d'autres s'attribuent, détournent ou utilisent des éléments du patrimoine ancestral marocain de manière illégitime. Aucune usurpation ou falsification de l'histoire n'est tolérée. Les dossiers marocains sont en béton et le Maroc peut aisément faire valoir ses droits devant les instances internationales. Non seulement des dizaines de livres ont été consacrés aux arts marocains, mais nos artisans sont là pour montrer leur savoir-faire. De l'autre côté, que peuvent-ils exhiber comme moyens de preuve, hormis des images piquées sur la Toile ?
Cette entreprise de pillage éhonté ne doit pas être prise à la légère. Que la presse étrangère puisse parler de «bataille de zellige» sur un ton condescendant qui suggère une certaine désinvolture irrite mais peut, à la limite, se comprendre. Au Maroc, cependant, cette formule n'a pas lieu d'être. Non, ce n'est pas une «guerre des boutons.» C'est une manifestation de plus de l'hostilité algérienne et le Maroc est en état de légitime défense. La société civile marocaine monte sur le pont et on ne peut pas le lui reprocher.
Mettre les deux pays dans le même panier revient à estimer que les torts sont partagés, ce qui n'est pas le cas. Et si «exacerbation des passions nationalistes» il y a, le Maroc n'est pas concerné.
Confusion de concepts
La défense de notre patrimoine culturel contre la déprédation ou l'appropriation indue n'a rien à voir avec le nationalisme.
Le nationalisme est, selon Le Petit Robert, «une exaltation du sentiment national», mais aussi une «doctrine fondée sur ce sentiment, subordonnant toute la politique intérieure au développement de la puissance nationale et revendiquant le droit d'affirmer à l'extérieur cette puissance sans limitation de souveraineté.» Le terme «nationaliste» est aujourd'hui connoté négativement parce qu'il est «associé avec des forces utilisant la violence, le rejet de l'autre, voire le terrorisme.»
La défense du patrimoine est une réaction d'auto-défense saine et légitime. C'est une forme de patriotisme, et si le drapeau national est exhibé, il symbolise la loyauté, l'attachement et le dévouement à la patrie.
La défense du patrimoine n'implique pas que l'on «déteste» un pays, ni qu'on se sente «supérieur» à ce pays, mais simplement qu'on veut préserver, défendre et valoriser les traditions, le savoir-faire, les monuments, les langues, les musiques et les coutumes qui forment l'identité d'un peuple. Le Maroc et les Marocains ne s'inscrivent pas dans une logique nationaliste.
On ne peut pas accuser le Maroc de vouloir «voler» ce qui ne lui appartient pas ou chercher à asseoir une hégémonie sur un patrimoine qui n'est pas le sien, il se borne à réagir aux attaques et aux tentatives de pillage dont il fait l'objet. Preuve en est que le Maroc s'est associé sans peine à l'inscription du couscous en tant que patrimoine immatériel partagé entre plusieurs pays (encore que chacun aurait dû inscrire sa propre variété de ce plat, mais c'est un autre débat).
1 Une guerre de quatrième génération implique un ou des éléments suivants : complexe et menée à long terme ; terrorisme (guerre asymétrique) ; attaque directe contre la culture de l'ennemi ; guerre psychologique et subversion élaborée, spécialement à travers la manipulation des médias et l'utilisation de moyens de droit légal ; tous les moyens de pression sont utilisés : politiques, économiques, sociaux et militaires ; se déroule avec des conflits de basse intensité, inclut des acteurs de tous les réseaux et milieux ; groupes actifs de taille réduite, large réseau de communication et de soutien financier ; utilisation de techniques d'insurrection et de guérilla. (Wikipédia).


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