La Chambre des représentants approuve à l'unanimité un projet de loi relatif au Code des juridictions financières    Retour de Donald Trump : une nouvelle ère pour les relations Maroc-USA ?    Maroc : Le projet de centre culturel français à Laâyoune se précise    Hammouchi reçoit l'Inspecteur général par intérim de la police du Pakistan    Akhannouch II : les décrets de délégation de compétences pour les secrétaires d'Etat (enfin) publiés    Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche inquiète l'Espagne pour l'avenir de l'accord sur Gibraltar    Sahara Marocain. La Cemac soutient le Maroc    Industrie automobile : le géant Leoni inaugure son usine d'Agadir    Royal Air Maroc inaugure sa nouvelle ligne directe Casablanca-Pékin    Gasoil et Essence : la capacité de stockage s'élève à 1,56 MT    Prix des sardines : Zakia Driouch alerte sur les spéculations en période de repos biologique    Barrages à usage agricole : un taux de remplissage de 26%, selon El Bouari    EBRD Joins SPE Capital in Strategic Investment in Dislog Group with $25 Million Capital Injection    Confiance numérique : Barid Al-Maghrib renforce son leadership    Programme « Go Siyaha » : 531 demandes approuvées    ONU : Le Maroc plaide pour le respect du cessez-le-feu à Gaza et un véritable processus de paix au Moyen-Orient    Forum économique mondial : 3.000 décideurs de 130 pays réunis à Davos    Donald Trump. A peine investi, il sort de l'OMS et de l'accord de Paris    L'industrie spatiale africaine se donne rendez-vous à Abidjan    Mali. Assimi Goïta développe l'industrie militaire    ONU Tourisme: 1,4 milliard de touristes ont effectué un voyage à l'étranger en 2024    Investiture de Donald Trump : Elon Musk ironise sur les accusation du "salut nazi"    Les membres adhérents du Raja Casablanca évaluent la situation du club    Quart de finale. CCAF/ Constantine-RSB, possible remake de l'affaire 'RSB-USMA' !    Pays-Bas : Les maillots de l'équipe du Maroc exposés au Centraal Museum pour MOḌA    Hakim Ziyech en guerre avec Galatasaray !    Difaâ d'El Jadida. Zakaria Aboub démissionne !    Igamane et Diop pressentis pour le prochain rassemblement !    LDC: Ayoub El Khayati sur le podium des ''Meilleurs '' !    Tirage de la CAN Maroc 25 / J-6 : Les chapeaux ?    Info en images. Mobilisation globale contre la vague de froid    Conseil de la concurrence : Mohamed Hicham Bouayad nommé rapporteur général    Trois Espagnols expulsés de Dakhla : des agitateurs sous couvert d'observateurs    Foudroyés par un ennemi prévisible    Fès: Berrada s'informe des efforts déployés pour renforcer l'offre scolaire et réduire la surcharge des classes    Le ministère maintient les 30 heures hebdomadaires pour l'amazighe malgré les protestations    Seghrouchni : "2.373 agents amazighophones déployés à fin 2025"    Nigéria. La Fashion Week de Lagos aura lieu en avril    Bensaid annonce la généralisation des services "Pass Jeunes" à l'échelle nationale (Vidéo)    Pourquoi Biden n'est-il pas revenu sur la reconnaissance par Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ?    Marco Rubio, bête noire de l'Algérie, confirmé par le Sénat américain au poste de Secrétaire d'Etat    Région de l'Oriental : lancement d'une opération de recensement et de ratissage des bâtiments menaçant ruine    Les prévisions du mardi 21 janvier    Les Arts et les Mémoires se fêtent au Togo    Pass Jeune : un succès régional qui s'étend à l'échelle nationale    Hommage au grand poète Nizar Kebbani à Casablanca    Le phénomène de Nass El Ghiwane, une contribution au génie marocain    Abdelhak Mabchour n'est plus    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Comment Emmanuel Macron a clos le débat sur le zellige
Publié dans Challenge le 02 - 11 - 2024

Lors de sa visite d'Etat au Maroc du 28 au 30 octobre 2024, Emmanuel Macron a marqué un tournant symbolique dans les relations culturelles franco-marocaines par un discours poignant devant le Parlement marocain.
Loin de se contenter d'évoquer les thèmes habituels de coopération, le Président français a souligné le rôle du Maroc dans le riche héritage de l'Andalousie et a mis en lumière l'influence durable de la culture marocaine sur l'Espagne et le sud de la France. Par cette allocution, Macron a tacitement répondu à plusieurs tentatives de réappropriation culturelle menées par l'Algérie, en rappelant les racines marocaines de plusieurs éléments emblématiques du patrimoine andalou, notamment le zellige.
Un hommage au Maroc et à sa place dans l'histoire culturelle européenne
Dans son discours, Emmanuel Macron a affirmé que le Maroc et la France « ne sont pas tout à fait étrangers l'un à l'autre ». En rappelant l'héritage d'Al-Andalous, le Président a mis en avant l'influence décisive de la culture marocaine sur l'architecture, l'artisanat, et même la poésie européenne. Avec des exemples tels que La Giralda de Séville, les zelliges bleus, et les patios du sud de l'Espagne, Macron a souligné la contribution marocaine à un patrimoine partagé, enraciné dans l'art andalou. Cet hommage au Maroc comme source d'inspiration et de beauté était aussi une manière de revendiquer la filiation marocaine des zelliges, ces carreaux de céramique aux motifs géométriques complexes qui ornent les plus belles cours et demeures d'Andalousie.
Lire aussi | Qui est l'ambassadeur Abdellah Ben Aicha cité par Macron lors de son discours devant le Parlement marocain ?
En citant Louis Aragon, poète français et fervent admirateur de la culture andalouse et marocaine, Macron a aussi rappelé l'attachement profond que de nombreux artistes et intellectuels français portent à cet héritage. Les vers du Fou d'Elsa sont devenus une référence qui unit le Maroc et la France à travers une esthétique partagée : « Dans ce pays d'or et d'argent, travaillé comme une timbale... » Ces mots rappellent non seulement l'héritage matériel, mais aussi l'imaginaire commun forgé entre les deux nations.
Le zellige : un héritage marocain
Depuis plusieurs années, l'Algérie tente de revendiquer l'origine de nombreux éléments du patrimoine architectural et artisanal marocain, et le zellige n'échappe pas à cette démarche. En s'attribuant cet art ancestral, l'Algérie cherche à renforcer sa visibilité culturelle et son influence. Pourtant, l'art du zellige a des racines profondes au Maroc, où il a été perfectionné dans des villes comme Fès et Meknès, véritables berceaux de cet artisanat. Le Maroc a longtemps valorisé cet héritage, en formant des maîtres-artisans capables de transmettre des techniques séculaires qui se perpétuent encore aujourd'hui.
Lire aussi | Le résumé en 1 minute et 28 secondes de la visite de Macron au Maroc [Vidéo]
Le discours de Macron est venu, subtilement, réaffirmer cette identité culturelle marocaine. En attribuant les zelliges du sud de l'Espagne à une influence marocaine, il a mis fin à une appropriation culturelle en cours, en rappelant leur origine historique. En effet, au XIIe siècle, les dynasties marocaines Almoravide et Almohade ont joué un rôle central dans l'architecture andalouse, introduisant des motifs géométriques uniques, des mosaïques colorées et des techniques de décoration qui perdurent aujourd'hui.
L'influence marocaine en Andalousie et dans le sud de la France
Outre les zelliges, l'influence marocaine s'étend à de nombreuses autres expressions culturelles et artistiques dans le sud de l'Europe. Au cœur de l'Andalousie, des monuments comme l'Alhambra à Grenade ou la mosquée-cathédrale de Cordoue témoignent de cet échange culturel intense. Ces œuvres, conçues dans le style des médersas et mosquées marocaines, reflètent un art de vivre et un raffinement qui ont inspiré l'Europe. Le Maroc a également influencé des régions comme la Provence ou l'Aquitaine, où les interactions économiques et culturelles avec le monde arabo-andalou ont laissé des empreintes dans l'art, la cuisine, et même l'urbanisme.
Lire aussi | Sahara marocain : La presse algérienne se déchaine contre Emmanuel Macron
Le discours de Macron a souligné que ce patrimoine est à la fois marocain et européen, marquant une appartenance commune qui résiste aux divisions géographiques. L'imaginaire partagé évoqué par Aragon et d'autres poètes, tout comme les œuvres d'artisans et de bâtisseurs marocains, témoignent d'une époque où le Maroc était un pont culturel entre l'Afrique et l'Europe. Macron a ainsi souligné que cet héritage ne peut être revendiqué par un seul pays, comme l'Algérie tente de le faire, mais doit être honoré comme le fruit d'une histoire collective où le Maroc joue un rôle de premier plan.
Un message de coopération culturelle
En rappelant les racines marocaines de l'art du zellige et des œuvres architecturales andalouses, Macron a célébré l'interdépendance culturelle franco-marocaine. Ce geste symbolique montre la volonté de la France de reconnaître et de protéger cet héritage commun, face à des tentatives d'appropriation. Cette position pourrait ouvrir la voie à une coopération renforcée pour préserver le patrimoine artisanal marocain et le promouvoir à l'international, mettant fin aux revendications injustifiées.
Le discours du président français a donc été bien plus qu'un simple hommage : il a été un acte politique et culturel pour défendre la légitimité du Maroc à revendiquer le zellige comme élément central de son patrimoine, tout en célébrant son rayonnement au-delà de ses frontières.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.