Le 10 mars, Abdellatif Bernossi a été élu président du Conseil National de lOrdre des Experts-Comptables. Cette élection vient couronner le parcours de cet enfant studieux que tout prédisposait à une carrière dingénieur. Très jeune, Abdellatif Bernossi acquiert une conscience précoce de la responsabilité et de lengagement familial et politique. Adolescent, il est militant dans les rangs de lUNEM, UNFP/USFP. «Né dans une famille de condition modeste, jai appris dès mon plus jeune âge à participer, dune manière ou dune autre, aux charges de la famille». Élève brillant, il est vite orienté vers la section Sciences Mathématiques et décroche le Bac au Lycée Moulay Youssef de Rabat. Poussé par un désir ardent daller poursuivre ses études supérieures en France, il fréquente les classes préparatoires HEC. Il parfait sa formation par le diplôme dexpertise-comptable. «Aujourdhui, tout compte fait, je pense que ma profession est en parfaite harmonie avec ma nature profonde». Titulaire dun mastère et issu de lEcole supérieure de commerce de Montpellier, Abdellatif Bernossi est dabord attaché de direction dans le cadre du service civil à la BNDE, avant de passer à la direction administrative et financière du groupe industriel El Alami quil ne quittera quen 1985, date à laquelle il ouvre son cabinet, la Société dexpertise-comptable Moore Stephens Bernossi à Tanger. Depuis quil a entamé sa carrière, Abdellatif Bernossi a adopté une méthode de travail qui ne lui a jamais fait défaut : maîtriser le volume de travail à traiter, le classer, le planifier, déléguer le maximum possible, traiter le reste en profondeur, puis contrôler le travail délégué. Mais il ne faut pas croire que son univers nest meublé que de chiffres. Loin sen faut. Abdellatif Bernossi est un grand amateur de poésie, de littérature et de soufisme. «Mes lectures sont principalement axées sur la littérature romanesque (Milan Kundera, Nina Bouraoui, Le Clézio ) et les écrits soufis (Cheikh Bentounes, Ibn Arabi, Ibn Ataallah )». Il est également artiste musicien dans lâme. Amateur de musique classique arabe et de musique soufie, Abdellatif Bernossi aurait aimé appendre à jouer dun instrument de musique. Lautre facette importante de sa vie est le sport. Ainsi, tenez-vous bien, il est ceinture noire en karaté, bien quadepte du peace-and-love. «Jai toujours pratiqué un sport pendant toute ma vie scolaire (basket-ball, hand-ball), et à présent je pratique un sport de maintien en salle. Le sport est indispensable à une vie équilibrée, surtout lorsquon est un travailleur intellectuel». Dailleurs, dans sa vie de tous les jours, Abdellatif Bernossi a choisi la voie du juste milieu. «Ce qui me motive dans la vie, cest lamour de la vie qui célèbre, en toute chose, la beauté de la création, tantôt visible, mais souvent cachée ; il faut creuser pour la découvrir et cest passionnant !». Pour lui, le hasard nexiste pas : tout ce qui advient sinscrit dans une logique universelle enchaînant causes et effets. Abdellatif Bernossi se sent profondément terrien. Et cest un amoureux du Sud du Maroc. Ainsi, durant ses vacances, quand il nest pas dans le Sud, cest de lautre côté du Détroit quil cherche à se reposer, à se changer les idées après une année de dur labeur. Très croyant, Abdellatif Bernossi fait appel, dans les moments difficiles, à sa foi et se réfugie dans la prière et la méditation. La famille est sans conteste sa bulle doxygène. Dailleurs, sil a le trois comme chiffre fétiche, cest parce que son épouse et ses enfants sont tous nés au mois de mars, et sans le faire exprès, «la plupart de mes projets ont vu le jour au 3ème mois de lannée». Lamitié aussi occupe une place sacrée dans sa vie, mais ses amis sont prévenus : si Abdellatif Bernossi compte, entre autres qualités, la loyauté et lendurance, son pire défaut reste un amour-propre exacerbé, quil avoue dailleurs sans détour et sans complexe. Mais sil y a une chose qui lui fait dresser les cheveux sur la tête, cest bien légoïsme dont certains peuvent faire preuve. Cest un défaut quil na jamais pu supporter chez personne. Il est également très jaloux de sa liberté quil ne veut perdre à aucun prix. Son esprit militant ne la jamais quitté au point que sil lui arrivait de devenir ministre, la première des choses quil décréterait serait linstauration dun cours de rigueur et de souci du détail à tous les niveaux scolaires, ainsi quun cours de citoyenneté. «Mon souci serait dapprendre aux jeunes Marocains à devenir citoyens». Mais ce qui lui tient à cur, cest voyager, visiter des contrées lointaines (Inde, Tibet, Australie, Amérique Latine ) et lire encore et encore ! «Jai un rapport quasi charnel avec les livres et, pourquoi pas écrire de la poésie ?».