* Les recommandations qui émaneront du 6ème congrès comporteront sans doute des initiatives pour encourager les cabinets à accroître, de manière substantielle, lusage des outils numériques. * Désormais, la maîtrise et la mise en uvre des techniques numériques les plus récentes deviennent un atout supplémentaire de taille en terme de compétitivité. * Le point avec A. Bernossi, président de lOrdre des experts-comptables. - Finances News Hebdo : Quest-ce qui a motivé le choix de la thématique : lexpert-comptable et lère du numérique à loccasion du 6ème congrès des experts-comptables ? - Abdellatif Bernossi : Depuis une vingtaine dannées environ, le monde vit une révolution, devenue permanente, dans les domaines de linformation et de la communication. La mondialisation galopante de léconomie a suscité le besoin dune information globale, rapide et pertinente. Doù lessor considérable de ce quil a été convenu dappeler les nouvelles technologies de linformation et de la communication (NTIC), dont lInternet et la téléphonie mobile sont les instruments les plus spectaculaires. Lexpert-comptable a un rapport particulier à linformation. En effet, les techniques comptables et daudit ne sont rien dautre que le traitement, linterprétation ou lappréciation de linformation économique et financière qui lui est soumise. Il est donc intéressé au premier chef, au même titre que le dirigeant dentreprise par lévolution des techniques de traitement de linformation qui permettent de rendre et le cabinet et lentreprise plus performants. Sous le terme générique dère numérique, nous allons consacrer notre sixième congrès, qui se tiendra à Fès les 22 et 23 octobre 2009, à la déferlante des nouveaux outils de traitement de linformation et de la communication. «Au moment où les pouvoirs publics accordent une attention de plus en plus grande au rôle important que les TIC peuvent jouer dans l'accélération du processus de développement socio-économique, notamment à travers le plan numérique récemment présenté par le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies au Souverain, l'Ordre se doit d'inscrire son action dans cette dynamique porteuse de performance». - F.N.H. : Lutilisation des NTIC devient une impérieuse nécessité. Selon vous, peut-on les considérer comme un bouleversement supplémentaire ou un tremplin pour la profession ? - A. B. : Nous avons la chance, ou la malchance, dêtre une profession en perpétuelle mise à jour, en raison des changements fréquents qui affectent la politique fiscale, par exemple, ou encore les modifications qui touchent en permanence les normes internationales daudit dont nos propres normes sont inspirées. En conséquence, notre faculté dadaptation nous permet de nous approprier aisément les nouvelles techniques relevant du numérique, et de les considérer comme une opportunité pour accroître la pertinence de nos missions. - F.N.H. : Quelle sera la valeur ajoutée des NITC dans les missions daudit et de commissariat aux comptes accomplies par lexpert-comptable au profit des entreprises ? - A. B. : Nous sommes convaincus que la mise en uvre des nouvelles technologies de linformation par les commissaires aux comptes et par les entreprises, est de nature à améliorer la transparence ainsi que la qualité de linformation financière émise par celles-ci et auditée par nos membres. En effet, laccélération de la circulation et du traitement des données comptables et financières, permet à lauditeur dapprofondir davantage ses investigations et de consacrer le temps ainsi gagné à mieux asseoir son appréciation de limage fidèle que les états financiers sont censés refléter. L'expert-comptable, à la faveur de ce nouvel environnement, voit son champ de missions s'élargir vers de nouveaux horizons tels que l'authentifcation des sites web, l'accompagnement des entreprises dans la mise en place de progiciels intégrés de gestion ou encore -pourquoi pas-, la certification de l'information numérisée. - F.N.H. : Le contexte dans lequel opèrent désormais les experts-comptables se veut de plus en plus concurrentiel ; quel sera le rôle des TIC dans ce contexte de plus en plus mouvementé ? - A. B. : Dans notre profession, lavantage concurrentiel se mesure à laune de la qualité des prestations, de la réactivité du professionnel et du respect de léthique qui fonde notre Ordre. Dans ce contexte, la maîtrise et la mise en uvre des techniques numériques les plus récentes deviennent un atout supplémentaire de taille en termes de compétitivité. - F.N.H. : En tant que président de lOEC, quelle est votre estimation du degré dinformatisation dans les différents cabinets dexpertise-comptable ? - A. B. : Je pense que létape de linformatisation est aujourdhui dépassée. En effet, tous les cabinets dexpertise comptable sont équipés dordinateurs et de logiciels adéquats, et ce depuis longtemps déjà. La question actuelle est de savoir quel est le seuil dintégration des techniques modernes dinformation dans la gestion du cabinet dune part (site web, réseau de communication et de sauvegarde interne, archivage électronique ) ; et dautre part, quel est le degré dimplication de lexpert-comptable dans la mise en place des outils numériques de traitement de linformation comptable et financière dans les entreprises quil conseille. Nous sommes à lère numérique et non plus uniquement informatique. - F.N.H. : Votre instance ne prévoit-elle pas des mesures daccompagnement pour aider les cabinets dexpertise, essentiellement les petits, à intégrer le système dinformation ? - A. B. : Bien entendu, cest le rôle de lOrdre de promouvoir la culture du numérique auprès de ses membres, à travers des actions de sensibilisation et de formation. Et notre sixième congrès en est lillustration parfaite. Car les recommandations qui en émaneront comporteront, sans doute, des initiatives de nos instances pour encourager les cabinets à accroître, de manière substantielle, lusage des outils numériques aussi bien dans les cabinets quau sein de lentreprise.