Fusion ONA-SNI : voilà l'épilogue d'une histoire de deux holdings qui ont profondément marqué l'évolution du microcosme économique et financier national. Epilogue heureux ? Difficile d'y répondre. Pour l'instant en tout cas. Ce qui semble faire l'unanimité cependant, tant dans la communauté des affaires qu'au sein des analystes financiers, est que la fin de ce cheminement historique de ces deux holdings semblait inévitable et est dépositaire d'une nouvelle vision stratégique plus claire et mieux circonscrite. En cela, une nouvelle et unique entité devrait permettre de donner davantage de visibilité aux investisseurs et, surtout, de dégager une certaine unicité de gestion et une logique financière cohérente. Il faut savoir, à ce titre, que le long compagnonnage entre l'ONA et la SNI n'a pas été un long fleuve tranquille. Du moins, surtout pour les analystes et les journalistes spécialisés longtemps trimbalés entre les nombreuses participations croisées et les interminables reclassements de portefeuille, lesquels avaient finalement fini par faire de la SNI la maison-mère de l'ONA. Avec, en toile fond, deux pôles de décision (ONA et SNI) et, pendant quelque temps, une troisième (Attijariwafa bank) qui maintiendront le flou autour du mode de gestion de ce groupe tentaculaire. Ce qui pousse aujourd'hui beaucoup d'observateurs à soutenir qu'après de longues périodes de tâtonnement, voire d'errance, la bonne «recette» a enfin été trouvée. Néanmoins, il faudrait faire preuve d'un peu de retenue. Car, si dans la forme, le monde des affaires semble applaudir cette fusion, dans le fond, il y a lieu de relever deux choses pour le moins importantes : la nouvelle entité va probablement se retirer de certains secteurs pour se concentrer sur d'autres et, surtout, elle va se retirer de la cote. Ce qui remet sur le tapis un problème crucial : celui de la transparence. Personne ne pourra plus fouiner dans les comptes du holding royal, d'autant qu'il n'aura plus les mêmes obligations légales que les sociétés cotées. Un bien pour un mal ? Peut-être. Toujours est-il que malgré les explications fournies, la non cotation de la nouvelle entité à naître ne fait pas l'unanimité. Enfin, reste une question cruciale : qui dirigera la prochaine entité ? Faites vos jeux !