* Si les minières cotées en Bourse ont su adapter leur stratégie à la conjoncture actuelle, leurs réalisations demeurent dépendantes de leur politique de couverture contre la volatilité des prix. Ayant fortement impacté la capacité bénéficiaire de la place casablancaise depuis 2008, les opérateurs du secteur minier semblent redresser la barre. Dautant plus que des produits comme lor et largent sont devenus des valeurs refuges pour les investisseurs internationaux les plus pessimistes quant à la sortie de crise, induisant ainsi une hausse des cours des produits miniers à léchelle mondiale. Cependant, ces derniers étant, par nature, très volatils, les anticipations à linternational ressortent fortement indécises quant à lévolution des prix en 2010. Le secteur des minerais demeure effectivement dépendant, aussi bien des niveaux de production en fonction de la teneur et des réserves, de lévolution des prix des matières premières à linternational que des devises, et particulièrement le Dollar. Dans ce contexte, les valeurs minières cotées à la Bourse de Casablanca devraient connaître des fortunes diverses. Ainsi, Managem, fortement pénalisé par sa politique de couverture, devrait compenser ce manque à gagner par la nouvelle stratégie doptimisation de son portefeuille dactivité. Dans ce sens, un recentrage en 3 principaux volets, à savoir lor et largent, le cuivre ainsi que le cobalt, devrait permettre à la filiale de lONA de rehausser ses niveaux de marges à partir de 2010. De son côté, la SMI devrait tirer profit de lextension de sa capacité de production afin daméliorer sa rentabilité, en attendant que ses contrats de couverture, pénalisants, prennent fin en 2012. Enfin, la Compagnie Minière de Toussit, habituée aux bonnes performances depuis son introduction en Bourse, devrait cette fois-ci faire les frais dun éventuel ralentissement de la demande de plomb, particulièrement en provenance dEurope et des Etats-Unis. Aussi, la poursuite de la baisse de la consommation mondiale de zinc ainsi que la parité de change Dollar/Euro défavorable, sont autant déléments pénalisant les réalisations de lannée en cours de la société. En revanche, les analystes de BKB ne manquent pas de signaler que «ces contraintes pourraient être atténuées par une politique de couverture favorable jusquen 2011 et par la diversification de son portefeuille via lacquisition de nouveaux permis miniers», notamment pour la production de cuivre, de manganèse et dor. * Télécoms : Un ralentissement de la croissance en vue Représenté par une seule valeur en Bourse, mais pas des moindres, le secteur des Télécoms continue à retenir le souffle de lensemble des opérateurs de la place. En effet, il nest pas nécessaire de rappeler que Maroc Telecom est la plus forte capitalisation boursière de la place et la société qui distribue le plus de dividendes sur le marché. Au vu de la forte croissance enregistrée ces dernières années, les analystes de la place redoutent un ralentissement de lactivité dès 2010, particulièrement la branche locale. En effet, le niveau élevé des taux actuels de pénétration et la phase de maturité que semble atteindre le secteur, laissent présager un repli du trend haussier observé par lopérateur historique dernièrement. Ceci vient sajouter à lérosion tarifaire induite par lacharnement de la concurrence et qui ne va pas manquer de se faire ressentir au niveau des marges drainées par Maroc Telecom. Néanmoins, lopérateur pourrait compter sur sa stratégie dinternationalisation pour renflouer ses caisses, surtout après la concrétisation de lacquisition de lopérateur malien Sotelma, dont la contribution à la réalisation du chiffre daffaires du groupe compenserait le ralentissement de lactivité au niveau national. Il est, par ailleurs, à rappeler que le marché attend depuis de longs mois lentrée en Bourse du deuxième opérateur national, à savoir Méditel. Si lopération devait se confirmer en 2010, comme le laissent entendre les bruits de couloir, le secteur serait le réel stimulateur du marché boursier. Dautant plus quen termes de perspectives sectorielles, les analystes tablent sur un renforcement du parc dabonnés Mobile à 36 millions de clients à lhorizon 2013. * Immobilier : Le logement social et économique sauverait le secteur en 2010 Intégrant la valeur la plus liquide du marché, à savoir Addoha, les performances du secteur de limmobilier se reflètent inéluctablement sur lexercice boursier. Et il faut dire que 2010 sannonce plutôt positive pour les trois compagnies immobilières cotées. Après avoir évolué dans un climat dhésitation et dattentisme au cours de lannée 2009, en raison de la récession économique internationale, les analystes de la place prédisent un fort redressement de lactivité en 2010. Cette hypothèse est dautant plus justifiée par les mesures incitatives adoptées dans le cadre de la Loi de Finances 2010, au profit du segment du logement social et économique. En effet, le ministère des Finances a décidé de relever la VIT du logement social à 250.000 DH à partir de 2010, soit 50.000 DH de plus, et doctroyer le montant de la TVA en subvention directe accordée à lacheteur. Lexonération totale des frais et taxes ainsi que lIS au profit des promoteurs immobiliers, et labaissement du plancher de logements sociaux à construire dans le cadre des conventions État/promoteurs à 500 unités sur 5 ans, permettront de relancer ce segment, au grand profit des opérateurs qui sy sont positionnés. Cependant, certaines menaces continuent à planer sur lactivité des immobilières cotées. Il sagit, tout dabord, de lassèchement des liquidités bancaires qui pourrait induire un resserrement des conditions doctroi de crédits et entraver ainsi la redynamisation attendue du secteur, ainsi que leffet sur les segments de moyen et haut standing et du ralentissement de la demande, principalement en provenance de létranger dans lattente de la confirmation de la reprise de léconomie mondiale.