* Le CIH et le CDM devraient redresser la barre en 2009, tandis que les autres géants de la place confirmeraient leurs statuts de leader sectoriel. L es banques marocaines sont loin des déboires de leurs consurs étrangères. Cest en ces termes que lon pourrait décrire lactivité bancaire nationale au vu des performances réalisées au titre de lannée 2008. Les performances commerciales dAttijariwafa bank, de BMCE de BCP et compagnie ont été jugées très satisfaisantes par lensemble des analystes de la place, malgré la chute de 4% du résultat agrégé global impacté par des éléments non récurrents. A en croire les brokers, 2009 sannonce sous les mêmes auspices. Attijariwafa bank, filiale du holding royal ONA, a réalisé en 2008 une expansion de 27 % de son RNPG; les analystes sattendent à ce quil conforte son positionnement dans lavenir. La banque, née de la fusion BCM-Wafa Bank, est en train de profiter de sa stratégie dexpansion à linternational, notamment en Afrique subsaharienne. Dans ce créneau, Attijariwafa bank bénéficie dune expertise confirmée dans le redressement stratégique de ses nouvelles filiales ce qui amène les experts à envisager un important retour sur investissement pour les récentes acquisitions du groupe. En parallèle, la première banque privée du Royaume ne compte pas sen arrêter là et prévoit de continuer son expansion ; elle prospecte actuellement dans plusieurs pays, en loccurrence au Niger, au Nigeria et au Togo Au niveau national, le groupe bancaire dispose dune importante force commerciale, grâce à un large réseau de plus de 700 agences. Cette stratégie soutenue de nouvelles ouvertures, conjuguée à la diversification des activités et au lancement du Low income banking, devrait engendrer un accroissement remarqué du PNB qui sinscrirait, selon les analystes de BMCE Capital, en hausse de 15% en 2009, à 12,6 Mds de DH. Aussi, Attijariwafa bank affiche-t-elle une meilleure maîtrise de ses charges, ce qui la mènerait vers un coefficient dexploitation plus compétitif. Celui-ci devrait passer, en effet, de 44,2% en 2008 à 43,5% en 2009, alors que le RNPG sinscrirait en hausse de 13,9% à 3,5 Mds de DH, légèrement impacté par la hausse du coût du risque qui est attendu à 873 MDH en 2009 contre 632 MDH en 2008. La BCP, quant à elle, axe sa stratégie sur le renforcement de son positionnement dans les métiers de la banque de financement et dinvestissement, actuellement contributeur à 86% au RNPG. Comme annoncé par son président M. Benchaâboune, la banque du cheval envisage aussi de poursuivre sa croissance externe et ambitionne de profiter de toute opportunité soffrant à elle, à limage du récent partenariat avec la CDG dans le leasing. Dans le même sens, il nest pas exclu que la BCP et la CDG récidivent avec une transaction probable dans le métier du crédit à la consommation, en loccurrence Sofac. Par ailleurs, lobtention des autorisations des autorités mauritaniennes pour limplémentation dune filiale commune avec ATW devrait permettre à la BCP de confirmer son positionnement en tant que banque internationale. Selon les spécialistes, lassise financière solide de la banque serait un important atout lui permettant de mener à bien lensemble de ses ambitions. Néanmoins, limpact de la conjoncture difficile pourrait se répercuter sur les ressources du groupe bancaire, surtout celles émanant de létranger et qui représentent 40% de ses dépôts. Dans ce contexte, lanalyse de BMCE Capital prévoit une progression du RNPG de 10,6% à 913,9 MDH pour un PNB évoluant de 12,6% à 1,98 Md de DH. Le coût du risque devrait, quant à lui, afficher 104 MDH contre 47,8 MDH une année auparavant, et ce en dépit dune gestion prudente du portefeuille de placement qui limite lexposition de la BCP à la volatilité des marchés. Faisant partie du podium des trois banques les plus performantes du secteur, BMCE devrait concrétiser en 2009 sa stratégie de croissance. Avec louverture de 100 nouvelles agences au cours de lexercice en cours, portant ainsi le réseau à 609 représentations dont plus de 60% inaugurés en moins de deux ans, le Groupe bancaire dOthman Benjelloun benéficierait dun important gisement de flux daffaires à moyen terme, grâce notamment à larrivée à maturité de ses points de vente. Aussi, la banque bleue devrait-elle consolider ses acquis africains avec la nette contribution de la BOA dans la formation du RNPG. Par ailleurs, BMCE miserait sur lessor de sa filiale Medicapital Bank, dont la stratégie vise laccès aux marchés financiers à fort potentiel, notamment en Afrique subsaharienne. Dans ce contexte, et en dépit dun coefficient dexploitation prévisionnel de 59% grevé par le poids des investissements et une concurrence se faisant de plus en plus rude, BMCE devrait terminer son exercice 2009 avec un essor de 10% de son RNPG à 921,2 MDH. Le PNB afficherait, quant à lui, une progression moins soutenue de 6,4%, soit 6,4 Mds de DH, alors que le RBE se fixerait à 2,2 Mds de DH.