Le séisme bancaire qui s'est produit suite au rapprochement entre la BCM et Wafabank est loin d'être un acte isolé. D'autres actions similaires sont à prévoir dans les mois à venir. Concurrence oblige. Qu'adviendra-t-il après le séisme qui a frappé lundi le monde de la banque au Maroc ? Une chose demeure sûre, le paysage bancaire marocain ne sera plus ce qu'il était. Une étape vient d'être franchie, mais d'autres sont encore à annoncer. L'émergence du premier pôle bancaire privé, qui plus est maroco-marocain, ne sera certainement pas sans entraîner d'autres regroupements et fusions. D'autant que le rapport de Standard & Poors' sur le Maroc plaide, en résumé, pour la concentration des acteurs en place et met en évidence le faible apport des groupes bancaires étrangers au Maroc. Le contexte de marche vers la libéralisation dans lequel opèrent les banques marocaines participe également à cette tendance. Les acteurs marocains avaient anticipé cette libéralisation par une série d'actions de fusion-absorption. Parmi elles, l'absorption par Wafabank de la maroco-espagnole Uniban et de l'espagnole BBVA, celle opérée par la Banque centrale populaire qui a racheté la Société Marocaine de Dépôt et Crédit (SMDC) et l'opération menée par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) qui a racheté la BNDE et la BAMO par le Crédit agricole du Maroc. Sans oublier la BMCI qui a absorbé ABN AMRO. Des mouvements qualifiés de « toilettage » mais qui participent à réduire le nombre des banques tout en augmentant la taille critique de celles qui restent. Certains experts recommandent que le nombre des banques marocaines devrait se limiter à 5 institutions. La question à se poser a désormais trait à l'avenir des banques indépendantes. Le cas de la BMCE Bank, qui s'est vu opposer le veto face à son mariage avec la Caisse nationale des caisses d'épargne (CNCE). Une réaction ne tardera pas à se faire sentir. Idem pour la SGMB, la BMCI et le CDM. Le sort de ce dernier reste intéressant à suivre dans la mesure où CDM dépend à hauteur de 34% de Wafabank. L'option la plus raisonnable serait que le pôle BCM-Wafabank cède ses parts au Crédit Agricole français, qui détient déjà 51% de CDM via le Crédit Lyonnais. Reste aussi à savoir l'avenir des banques publiques. A commencer par celui de l'historique Groupe Banques Populaires dont la total bilan et le PNB sont dépassée par la nouvelle entité, propulsée au rang de première banque dans le paysage bancaire marocain. Des informations vont dans le sens d'une éventuelle absorption de CIH par BCP. Mais ce ne sont pour l'heure que de simples suppositions.