Quand on fait étalage dans la presse de millions, voire de milliards deuros qui circulent à gauche et à droite dans ce contexte de crise financière, cela, évidemment, a tendance à créer des frustrations. En France particulièrement, les salariés ont les nerfs à fleur de peau. A la précarité de lemploi, sajoute le phénomène des délocalisations induit par la nécessité de réduire les coûts et de faire davantage de profits. Avec pour corollaire des suppressions demplois massives. Les Français ont trouvé la parade; ou plutôt une riposte bien singulière pour faire face à un tel phénomène, après notamment les cris dorfraie lancés sans échos favorables : la séquestration des patrons. Action désespérée qui ne chamboule point la logique mercantile des dirigeants qui visent à dépenser moins pour toujours gagner plus. Pas étonnant alors que lon parle de plus en plus dun nouveau concept : salariés pauvres. Deux mots dont lassociation paraît pour le moins anecdotique. En tout cas, selon une étude de lINSEE qui analyse l'évolution des revenus en France, la pauvreté y gagne du terrain. En effet, 13,2% de la population, soit 7,9 millions de personnes, vivaient sous le seuil de pauvreté en 2006 contre 7,7 millions en 2005. Ce qui correspond à 880 euros par mois en 2006 et 865 euros en 2005. Et parmi ces personnes, la moitié avait un niveau de vie inférieur à 720 euros mensuels. Dure la France. Mais pas pour tout le monde. Notamment pour certains dirigeants comme Daniel Bouton, désormais ex-PDG de la Société Générale. Il quitte la banque certes sans parachute doré, mais avec une retraite bien confortable. A partir davril 2010, année de ses 60 ans, il bénéficiera de 730.000 euros par an, soit 61.000 euros par mois. Une somme provisionnée pour 23 ans. Presque 700.000 DH par mois pour ne rien faire. Cest clair : il faut être patron pour pouvoir prétendre mettre du beurre dans les épinards de ses vieux jours. Néanmoins, on peut ne pas être patron et sen mettre plein les poches. Il faut seulement avoir, comme on le dit si bien, de la baraka. Cest le cas du trentenaire britannique qui a décroché «le meilleur métier du monde». Il va garder pendant six mois une île paradisiaque dAustralie pour un salaire mensuel dun peu plus de 150.000 DH. Son job : explorer lîle et informer régulièrement le monde via un blog, un journal photo, un journal vidéo et des interviews. Cest, en quelque sorte, se faire payer pour prendre du bon temps. Il y en a qui ont de la chance ! (A suivre)