* La part de linvestissement étranger dans la capitalisation boursière passe de 25,4 à 27,5% entre 2007 et 2008. * Le montant des investissements étrangers dans les titres dOPCVM demeure insignifiant. Les investisseurs étrangers manifestent toujours de lintérêt vis-à-vis de la Bourse de Casablanca. Cest globalement la conclusion que lon peut tirer des statistiques publiées tout dernièrement par le CDVM. Ainsi, selon le rapport du gendarme du marché, en 2008, le montant des investissements étrangers en actions cotées sest inscrit en légère baisse de 1,6% à 146,6 Mds de DH. Une régression qui nest guère synonyme dun désengagement des investisseurs étrangers, mais qui résulte plutôt de la contre-performance (-13,48%) enregistrée par le Masi et qui a impacté négativement la valorisation de leurs portefeuilles. Néanmoins, «la part de linvestissement étranger dans la capitalisation boursière a connu une progression en 2008, et ce après une baisse enregistrée en 2007. Elle est passée de 29,8%, en 2006, à 25,4% en 2007, puis à 27,5% en 2008». Cela sexplique essentiellement par une «meilleure performance du portefeuille détenue par les étrangers et les MRE par rapport à celle réalisée par la Bourse en général». La grande majorité des participations détenues par les étrangers a cependant un caractère stratégique (plus de 4% du capital, ou dont le détenteur occupe un poste dadministrateur, selon les critères retenus par le CDVM), soit 91,5% contre 92,9% en 2007. «En pourcentage de la capitalisation boursière, les participations stratégiques ont augmenté, passant de 23,6%, en 2007, à 25,2% en 2008 en raison essentiellement de la bonne performance du titre Maroc Telecom, constituant 53,8% des participations stratégiques des étrangers, et ce comparé à la performance de la Bourse», note le rapport du CDVM. Par ailleurs, même si elle est en progression de 17% en valeur absolue en 2008, la part volatile des capitaux étrangers investis à la Bourse de Casablanca et conservés au Maroc demeure faible, représentant 2,3% de la capitalisation boursière en 2008 contre 1,8% en 2007 et 2% en 2006. Ce qui limite limpact négatif que peut avoir un retrait massif éventuel des étrangers. «Toutefois, ce risque nest pas négligeable dans la mesure où cette part volatile représente 9% de la capitalisation boursière flottante, dautant quun éventuel désengagement massif pourrait avoir un impact psychologique négatif sur le comportement des investisseurs nationaux», précise le rapport. Côté nombre, les investisseurs étrangers et MRE se sont élevés à 8.643 en 2008, soit une augmentation de 79,2% par rapport à 2007. Les MRE viennent en tête (6.176; soit 71,5%), suivis des Français (1.254), des Américains (357), des Britanniques (134) et des Espagnols (72). Le montant des investissements des personnes morales étrangères non résidentes représente, à ce titre, 99,3% du montant de linvestissement étranger en actions cotées conservées au Maroc, soit 144,2 milliards de dirhams en 2008. Détenant 108,7 Mds de DH, les personnes morales françaises mènent le peloton, portant leur part dans linvestissement des personnes morales étrangères non résidentes à 75,4% contre 74,2%% en 2007, grâce, entre autres, à laugmentation de la participation de la Banque fédérative du crédit mutuel dans le capital de la BMCE. Néanmoins, souligne le CDVM, «le montant de linvestissement des personnes morales britanniques et américaines bien que faible par rapport à celui des personnes morales françaises, a nettement augmenté par rapport à 2007 (3,8 milliard de DH en 2008 contre 1,04 milliard de DH en 2007 pour les investisseurs britanniques et 1,6 milliard de DH en 2008 contre 0,08 milliard de DH en 2007 pour les investisseurs américains). Il reste à préciser que près de 99,7% de la capitalisation boursière sont conservés auprès des teneurs de comptes marocains affiliés au dépositaire central Maroclear. Seules deux valeurs sont en partie conservées hors du Maroc, auprès de teneurs de comptes conservateurs affiliés au dépositaire central français Euroclear : il sagit de lONA et de Maroc Telecom. Quid des OPCVM ? Les OPCVM ne sinscrivent pas dans la même dynamique que les actions cotées. En effet, pendant que lactif net global des OPCVM a connu une forte hausse de 23% à 162 Mds de DH, le montant de linvestissement étranger en titres dOPCVM a enregistré une légère baisse, passant de 1.266 MDH en 2007 à 1.175 MDH en 2008, soit une diminution de lordre de 7%. Ainsi, la part détenue par les étrangers et les Marocains résidant à létranger dans lactif net global des OPCVM sest inscrit en baisse, passant de 0,96% en 2007 à 0,73% en 2008. En cela, le montant des investissements étrangers dans les OPCVM demeure insignifiant comparé au montant total du marché des OPCVM. Ces investissements sont essentiellement orientés vers les OPCVM Monétaires (42%) et les OPCVM Obligations à moyen et long termes (OMLT) à hauteur de 27%. La catégorie OPCVM Actions vient en troisième position avec 16% au lieu de 27% en 2007. Ce sont les personnes physiques qui demeurent prépondérantes dans linvestissement étranger en titres dOPCVM, avec un montant de 1.089 MDH en 2008, contre 811 MDH en 2007. Les MRE (49,1%), détenant principalement des OPCVM «OMLT» (76,6% de lensemble de leurs investissements en titres dOPCVM), continuent à occuper une part importante du montant investi en titres dOPCVM. A préciser quen 2008, la part des personnes morales étrangères non résidentes dans le montant total investi en titres dOPCVM nest que de 2,5% contre 25,2% en 2007. «Cette baisse importante de la part des personnes morales étrangères non résidentes dans linvestissement est due essentiellement au retrait de linvestissement réalisé en 2007 par une personne morale des Îles vierges britanniques», conclut le CDVM.