* Malgré une conjoncture internationale difficile, plusieurs entreprises nationales maintiennent leur programme dexpansion à linternational. * Les télécoms, les NTIC, les finances et le BTP sont les secteurs les plus concernés. LAfrique constitue toujours une zone de prédilection pour les investisseurs marocains. En dépit des soubresauts qui régissent lenvironnement international, cette vocation pour le continent pourrait saffermir. Bien évidemment, des aléas persistent ; néanmoins, tout porte à penser quils seraient surmontables, car le partenariat établi avec certaines contrées du continent concerne, pour lessentiel, des secteurs régis par une expertise avérée, à linstar des télécoms, des banques, des NTIC ou encore du BTP. Il faut dire aussi que ce regain d'intérêt est toujours justifié autant par la nécessité doffrir aux opérateurs marocains des marchés alternatifs, qui serviraient de base arrière pour faire face à lintensité de la concurrence sur les marchés traditionnels, que par la participation effective du capital marocain dans les grands chantiers ouverts en Afrique dont les retombées ne pourraient être que bénéfiques pour les échanges commerciaux. Un seul bémol est toutefois à signaler : au niveau des activités minières, le risque de ne pas entrevoir le bout du tunnel nest pas à occulter. «Les options marocaines en matière de commerce extérieur ont toujours fait de lAfrique une zone stratégique. Les diverses initiatives engagées à cet effet visaient tout autant à renforcer les parts de marchés acquises quà diversifier léventail des débouchés extérieurs», a affirmé Youssef Oubouali, professeur universitaire. Quant à leffet de la crise internationale sur lexpansion à létranger, notamment en Afrique, Oubouali estime que «la crise est conjoncturelle. Elle ne peut durer longtemps. Alors que les investissements stratégiques sont pour le long terme. Cest dans les moments de crise quil faut anticiper le développement. Il faut que lEtat, à linstar de plusieurs pays, donne un coup de pouce à ses entreprises». Lexpansion sur le plan continental est à la fois luvre dentreprises tant publiques que privées. Le secteur privé est largement associé à cette politique. Les investissements privés marocains en Afrique ont commencé à prendre de lampleur et concernent, notamment, les mines, la finance, le BTP, l'eau, le transport et les télécommunications. Dans le secteur financier, on note la présence renforcée de groupes bancaires marocains en Afrique. notamment la BMCE Bank, la Banque Populaire et Attijariwafa bank, qui disposent également de participations stratégiques dans certaines banques du Sénégal, du Congo, de la Guinée, du Gabon, du Mali et, plus récemment, de la Tunisie. A part le secteur minier affecté par la régression notoire des cours dans les marchés mondiaux qui va entraîner la remise en cause des projets dinvestissement ou leur ajournement, les autres secteurs tournent à plein régime. «Les branches dactivité investies par les entreprises marocaines en Afrique comme les finances ou les télécoms sont à forte croissance. Le niveau de pénétration de la téléphonie ou de la bancarisation est encore très faible», a expliqué Oubouali. Maroc Telecom qui a un large portefeuille dans plusieurs pays de lAfrique de lOuest, maintient le cap et affiche clairement son appétit pour dautres acquisitions stratégiques. Royal Air Maroc qui a pris des participations dans Air Sénégal et Air Mauritanie est toujours en négociation pour participer dans dautres compagnies africaines. Il importe également de constater le développement progressif des activités de la Fédération des technologies de linformation, des télécommunications et de loffshoring (APEBI) sur les marchés de lAfrique de lOuest qui représentent actuellement 36% des débouchés commerciaux de la Fédération. Ces exportations portent essentiellement sur la monétique et ciblent en particulier les marché gabonais et camerounais, suivies de lédition et de lintégration des réseaux télécoms. Pour promouvoir les opportunités dexportation, l'APEBI a déjà conclu en juillet 2007 une convention de partenariat avec son homologue sénégalais et poursuit la même dynamique avec dautres organisations patronales du métier au Gabon, en Côte dIvoire et au Cameroun. Dans le domaine de leau et de lélectricité, lexpérience réussie de lONEP au Cameroun et de lONE au Sénégal, peut inciter à sintéresser à de nouveaux marchés sur le continent. Lindustrie pharmaceutique, la pêche, lagriculture et la distribution restent des secteurs très porteurs mais peu explorés par les investisseurs marocains.