* Le rapport de la BAD et de lOCDE met en exergue les réalités de croissance dans le continent. * Une bonne partie des Etats sont entrés en récession impactés par la chute des prix des matières premières et les pressions sur les recettes. * De nouvelles niches de développement sont préconisées pour résister aux aléas de la conjoncture. LAfrique a été fortement impactée par la crise économique et financière. Certains pays sont déjà entrés en récession, dautres maintiennent le statu quo alors que certains Etats, comme le Maroc, résistent et arrivent même à maintenir le cap de la croissance. Ce constat ressort dune analyse globale des «Perspectives économiques en Afrique», une publication du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), en collaboration avec le Centre de développement de lOCDE et la Commission Economique des Nations Unies (CEA). «Ce rapport, comme la expliqué Nono J.S Matondo-Fundani, représentant-résident de la BAD au Maroc, revêt une importance capitale. Cest une source dinformations majeure pour les hommes politiques, les investisseurs, les partenaires économiques». En effet, le rapport concerne 47 pays africains qui représentent 97% de la population du continent et 99% de son PIB. Le continent na pas échappé à la mauvaise conjoncture internationale. «Leffondrement des cours des matières premières a porté un coup dur aux économies africaines qui ont vu leurs recettes baisser sensiblement alors quelles ont des dépenses inflexibles, surtout au niveau des investissements en infrastructures pour la santé et lenseignement, en particulier», a souligné Matondo Fundani. «Ces pays ont réalisé des avancées importantes durant les dernières années. Mais 6 mois ont suffi pour perdre 3,5% de croissance en Afrique», a-t-il souligné. Les perspectives de croissance demeurent sombres pour lannée en cours et il y a peu de visibilité pour la prochaine année. «La crise a impacté sérieusement les ménages qui sont fortement liés au secteur primaire. Des contraintes pèsent lourdement sur les recettes fiscales. Les déséquilibres se creusent, impactant en cela les économies et les finances publiques», a-t-il noté. LAfrique, qui était une destination phare des investisseurs, a vu des projets annulés ou retardés. Lassèchement des liquidités par les multinationales, la baisse sensible des avoirs en devises et des recettes, ont créé beaucoup de difficultés pour les opérateurs publics ou privés. Le représentant de la BAD na pas manqué de mettre en exergue les mesures préconisées pour faire face aux aléas de la crise, notamment une nouvelle réglementation du secteur bancaire, un contrôle rigoureux du marché monétaire et des changes. «Lintervention budgétaire reste un instrument idéal pour lutter contre les effets pervers de la crise. Il est donc question de poursuivre les réformes. Il faut, à cet égard, mobiliser 50 milliards de dollars en 2009 et 55 milliards de dollars en 2010. Mais ces besoins de financement limitent les marges de manuvre des gouvernements. Dautant plus que la communauté des donateurs a révisé ses engagements à la baisse». De nouvelles niches de développement sont préconisées pour résister aux aléas de la conjoncture et assurer un développement harmonieux, notamment linvestissement dans des secteurs porteurs et à forte valeur ajoutée comme les télécoms ou les nouvelles technologies. Lédition 2009 du PEA avait pour thème central linnovation et les technologies de linformation et de la communication (TIC ) en Afrique. Taib Debbagh, secrétaire général du département poste, télécommunications et nouvelles technologies, a présenté des cas précis de réussite au Maroc. «Au moment où la crise bat son plein partout dans le monde, certains secteurs ou entreprises au Maroc opérant dans les NTIC ont réalisé des percées remarquables. Cest le cas des call-centers, des sociétés en monétique qui arrivent à décrocher des marchés à létranger ou les sociétés doffshoring qui arrivent à externaliser une partie de leur activité», a-t-il affirmé. Il a précisé que «le développement du e.gov avait donné un coup de pouce au secteur des organismes comme lAdministration fiscale ou la CNSS qui sont déjà très avancées dans ce système». Les télécoms ont connu pour leur part une forte progression ; ceci est visible au niveau du taux de pénétration du mobile qui dépasse les 80% ou de lInternet dont le nombre dabonnés frôle les 500.000. Le nombre de sites avec «ma» est de 30.000.