* L'Afrique présente des perspectives d'avenir prometteuses. * Les secteurs bancaire, télécoms, BTP, transport aérien, pharmacie et énergie sont les mieux positionnés. La compétitivité des entreprises marocaines à l'international ne se manifeste pas uniquement par la voie de l'exportation. Mais des opportunités existent par l'investissement direct à l'étranger et la création de filiales ou par des partenariats avec des groupes locaux. Le pays présente des atouts dans plusieurs secteurs notamment les finances, les télécoms, les BTP, le transport aérien et maritime et les mines. Les opportunités existent également dans d'autres secteurs. Pourtant, les entrepreneurs marocains restent prudents. Actuellement, seuls quelques grands groupes nationaux privés ou publics ont une expérience à l'international par la voie du partenariat ou par la création de nouvelles entités. Leur terrain de prédilection semble être l'Afrique francophone et l'Europe. «L'Etat ne semble pas avoir une stratégie pour développer les activités des entreprises à l'international. Il préfère que l'investissement soit réalisé au niveau local pour résorber le chômage», indique un entrepreneur des BTP et de préciser que «les entreprises turques décrochent des marchés publics au Maroc comme les tronçons d'autoroutes car leur Etat leur apporte un soutien de taille comme les exonérations fiscales, le financement de leur équipement et des crédits à taux d'intérêt très compétitifs. Les entreprises marocaines, si elles avaient les mêmes avantages, pourraient faire de même sinon mieux». Au niveau du ministère des Affaires générales et économiques chargé du Développement de l'investissement, on explique que «l'Etat encourage les exportations et qu'il y a des mécanismes et des moyens de soutien dans ce sens. Pour l'implantation à l'étranger, les services économiques dépendant des représentations diplomatiques accréditées à l'étranger, sont habilités à donner toutes informations nécessaires sur le pays concerné». La même source a indiqué que «c'est très rare de trouver une PME qui cherche à investir en dehors du territoire national ; seuls certains groupes ont une stratégie de développement à l'international suivant leurs besoins. Ils ont aussi les moyens pour le faire comme c'est le cas de l'Office chérifien des phosphates (OCP) qui a créé des sociétés mixtes avec les Pakistanais et les Indiens pour pouvoir exporter l'acide phosphorique vers ces deux pays, ou de l'ONA dans le secteur des mines qui a des partenariats au Niger et en Guinée». Miloud Chaâbi semble être l'homme d'affaires marocain le plus expérimenté dans l'international. Ses activités, liées à la promotion immobilière, ont connu un grand succès. Il était parmi les premiers à investir le territoire africain, notamment au Sénégal et en Libye en réalisant de grosses opérations. Il a annoncé récemment le lancement d'un grand projet en partenariat avec les Emiratis à Dubaï qui prévoit la construction de 11 tours pour la somme d'un milliard de dollars. L'Istiqlalien Abdelhak Tazi et son fils Karim font également partie de ces entrepreneurs qui ont réussi dans le marché africain en décrochant des appels d'offres publics au Sénégal et au Gabon. L'expansion marocaine dans le marché africain se manifeste également au niveau du transport aérien et maritime. La palme d'or revient à Royal Air Maroc à travers l'acquisition et le contrôle d'Air Sénégal International (ASI) qui devient un exemple de coopération Sud-Sud. la RAM a été aussi en négociation avancée avec les Gabonais pour la reprise de leur compagnie nationale. Les deux parties n'ont pas encore trouvé un terrain d'entente. La même situation est avancée pour le cas de la compagnie Air Cemac représentant les pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale. Cette future compagnie devrait combler la disparition de la compagnie Air Afrique et remédier aux difficultés de Cameroun Airlines (Camair). Le projet est toujours en instance dans l'attente de trouver une entente entre les deux parties sur certaines clauses du contrat. Dans le transport maritime, la Comanav a elle aussi réussi un premier pas dans le marché africain. La compagnie assure désormais la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor, en Casamance. Les télécoms semblent être le secteur le plus attractif et c'est Maroc Telecom qui concrétise cette expansion régionale. L'opérateur historque a acquis Mauritel (Mauritanie), Onatel (Burkina Faso) et il est mieux positionné pour décrocher les marchés gabonais, camerounais et la 3ème licence en Egypte. Maroc Telecom a aussi créé Mobisud, un opérateur destiné aux Maghrébins d'Europe. Ses ressources humaines sont essentiellement marocaines, surtout au niveau de l'encadrement. Les entreprises marocaines les mieux positionnées pour s'implanter à l'étranger sont des sociétés qui ont un certain avantage et qui ont des niveaux de compétitivité à l'international leur permettant de faire face à la concurrence des autres entreprises étrangères. Omar Tazi, Président de Sothema et de l'Association de l'industrie pharmaceutique (AMIP), a expliqué que «c'est la qualité de nos produits et l'excellence de notre savoir-faire qui nous a permis de faire une percée dans le marché africain». Et d'ajouter que «nous ciblons tout le marché de l'Afrique de l'Ouest». Pour rappel, Sothema a créé deux usines pharmaceutiques, l'une en Algérie et l'autre au Sénégal pour approvisionner le marché local. Pour les entreprises publiques, l'Office national de l'électricité (ONE) a été sollicité pour équiper certaines régions du Sénégal et de la Mauritanie. Une prise de participation dans les entreprises nationales des deux pays n'est pas à écarter.