Avec sa caravane de l'Export, lancée depuis le 13 décembre en Afrique et qui devra prendre fin dimanche à Abidjan (Côte d'Ivoire) après les étapes du Sénégal et du Mali, le Maroc cherche à renforcer la présence de ses entreprises sur le marché africain, un terrain "au riche potentiel" pour les exportations nationales, souligne l'hebdomadaire international +Jeune Afrique+ dans sa dernière livraison. "Le pays (qui réalise plus de la moitié de ses échanges avec les pays du nord de la Méditerranéen, 62,2 pc en 2008) veut jouer la carte de la diversité et donne en parallèle plus d'élan à ses ambitions continentales", précise la publication dans un article intitulé "Les entreprises marocaines s'imposent à l'international", faisant état d'un bond spectaculaire de 460 pc des échanges commerciaux entre le Royaume et ses partenaires africains en dix ans. Ceux-ci ont grimpé de 533 millions de dollars à près de 3 milliards en 2008, selon la publication qui estime que les entreprises marocaines sont parmi "les plus offensives" d'Afrique du Nord à l'étranger, notamment en Afrique de l'ouest, un marché au "riche potentiel avec ses 200 millions de consommateurs". Sur quinze ans, la moyenne des échanges marocains avec la région a été de 425 millions de dollars, contre 321 millions pour l'Egypte et 107 pour la Tunisie, fait remarquer +Jeune Afrique+. "L'Afrique subsaharienne compte pour 5,3 pc des exportations marocaines, mais nous y voyons un potentiel majeur", souligne le directeur général du centre de promotion des exportations "Maroc Export", M. Saad Eddine Benabdallah, précisant que "dans la lignée des visites de SM le Roi Mohammed VI en Afrique, nous voulons renforcer les partenariats, industrialiser et offrir un ensemble des prestations de services". M. Benabdallah a estimé qu'il y a de nombreuses possibilités de coopération dans ce sens d'autant plus que "nous avons une proximité culturelle avec les pays francophones d'Afrique de l'Ouest". "Nous pouvons nous appuyer sur un réseau bancaire déjà bien étoffé avec Attijariwafa et BMCE, qui facilitent les transactions avec le Maroc. Le réseau aérien de la RAM permet aussi le déplacement de nos hommes d'affaires en Afrique de l'Ouest", explique-t-il. Dans le cadre de son implantation dans la région, le Maroc a déterminé cinq secteurs clés: la pharmacie, l'agroalimentaire, le BTP, les technologies de l'information et les services, selon M. Benabdallah. D'après +Jeune Afrique+, les entreprises marocaines "bénéficient d'un atout de taille: l'effet d'entraînement joué par les groupes, publics comme privés". "Pionniers, ils déchirent les nouveaux marchés de l'export puis servent de point d'ancrage aux petites et moyennes entreprises", relève la publication, citant, entre autres, les performances de l'Office national de l'électricité (ONE) dont "le savoir-faire lui a ouvert des marchés au Sénégal, en Gambie, au Niger, en Sierra Léone et au Tchad", du premier groupe industriel et financier du Maroc ONA "très présent dans la région à travers ses filiales", ou encore de Maroc Télécom (Burkina Faso, Gabon, Mali). Le Sénégal, le Nigéria et la Côte d'Ivoire sont les premiers marchés des entreprises marocaines, selon +Jeune Afrique+. Entre 2007 et 2008, leurs exportations vers Dakar ont progressé de 35,8 pc, à 818 millions de dirhams avec les chaussures et le textile habillement comme marchés phares. Les exportations à destination d'Abidjan ont augmenté de 43,5 pc sur la même période, pour atteindre 388,4 millions de dirhams (constituées principalement d'engrais et de conserves de poissons).