En 2008, le secteur agroalimentaire avait subi de plein la flambée des cours des matières premières agricoles. Aujourdhui, avec des cours qui sinscrivent fortement à la baisse, cest une bouffée doxygène pour les opérateurs, surtout que lon sattend à une bonne campagne agricole. Toutes les filières devraient ainsi profiter de cette détente des prix. Ainsi, estime BKB, au niveau de lindustrie laitière caractérisée par une concurrence exacerbée (entrée de nouveaux opérateurs, notamment Jibal et Winou), Centrale Laitière mise sur le renforcement de ses capacités de production ainsi que sur sa double stratégie dintégration amont-aval pour préserver son leadership et maintenir ses niveaux de marge. En outre, elle devrait profiter en 2009 du repli escompté du cours de la poudre de lait, lequel sinscrit dans une tendance baissière depuis le début de lannée, passant de 860 USD / T à 660 USD / T à fin novembre 2008. Le segment des boissons gazeuses pourrait, en revanche, être pénalisé par le déplacement des mois sacrés de Châabane et de Ramadan vers la saison dété. A cet effet, indique BKB, afin de parer à la baisse des ventes de boissons alcoolisées en cette période, Brasseries du Maroc devrait capitaliser sur sa diversification vers les boissons gazeuses, notamment à base de malt (Fayrouz). Pour sa part, la filière Huiles & Corps Gras devrait connaître une année 2009 de croissance tant de lactivité que des marges, suite notamment à la détente des cours des huiles brutes et graines oléagineuses sur les marchés internationaux. En cas de maintien de cette tendance, les analystes de BKB indiquent que les prix de vente pourraient connaître des baisses graduelles sur lensemble de lannée 2009 sans pour autant grever les marges des opérateurs. La filière sucrière marocaine devrait, quant à elle, tirer amplement profit de la baisse des cours spot du sucre pour renforcer ses marges en 2009. Cette amélioration escomptée de la rentabilité opérationnelle devrait être davantage confortée par la poursuite du programme Indimage 2012 visant un rehaussement de la productivité du secteur. En outre, la campagne 2008-2009 qui se présente a priori favorable, avec une production estimée à 3,5 millions de tonnes de plantes sucrières (2,7 millions de tonnes de betterave à sucre et à 740 000 tonnes de canne à sucre), devrait contribuer à améliorer le niveau de couverture des besoins nationaux. Enfin, souligne BKB, lindustrie des pâtes alimentaires et couscous industriel se caractérise toujours par une atomicité de loffre face à une demande domestique qui demeure timide. En effet, autant sur le segment du couscous industriel la dynamique du marché semble bien installée (quoique toujours concurrencée par le couscous traditionnel), autant sur les pâtes alimentaires la consommation locale peine à décoller (consommation annuelle moyenne par habitant de 3,5 Kg contre 12 kg en Tunisie et 8 kg en Algérie). Ce marché reste, de surcroît, fortement concurrencé par les importations, notamment en provenance de Tunisie, de Turquie et des Emirats Arabes Unis. En revanche, les producteurs nationaux trouvent dans les marchés européens à forte communauté maghrébine des débouchés réels pour dynamiser leurs ventes de couscous. Lenjeu du secteur pour les années à venir consiste à rehausser le niveau de consommation, en profitant du changement progressif des habitudes culinaires des Marocains ainsi que de lamélioration du leur niveau de vie. La baisse des cours de blé constatée à léchelle internationale pourrait être un catalyseur du développement de la demande locale.